Baisse des gains, après un gonflement des stocks de brut aux USA
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 114,60 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 24 cents par rapport à la clôture de mardi. Il s'est hissé vers 12H30 à 115,24 dollars, sommet depuis la mi octobre, avant de perdre du terrain.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 2 cents à 97,59 dollars, effaçant les gains engrangés plus tôt dans la journée après être monté jusqu'à 98,24 dollars, au plus haut depuis le 17 septembre.
Les cours ont tenté, pendant la majeure partie des échanges européens, de poursuivre le rebond entamé la veille, toujours soutenus par le regain d'optimisme des opérateurs sur l'économie mondiale et par l'affaiblissement du dollar - à son plus bas niveau depuis 14 mois face à l'euro - qui rend plus attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les détenteurs d'autres devises.
Peu après l'ouverture des marchés américains, "les prix ont vu leur hausse s'accélérer, après l'annonce d'une attaque par l'aviation israélienne [d'un convoi transportant des armes] à la frontière syro-libanaise", faisant redouter un regain de tensions géopolitiques susceptible de perturber l'offre d'or noir dans la région, soulignait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT.
Le marché a aussi salué la publication de l'enquête mensuelle du cabinet ADP, faisant état pour janvier du plus fort nombre en onze mois de créations nettes d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis - un signe de bon augure avant le rapport sur l'emploi et le chômage américains attendu vendredi et considéré comme un baromètre de la vigueur économique du premier pays consommateur de brut.
"Mais le marché a rebroussé chemin après l'annonce d'un recul de 0,1% du produit intérieur brut américain (PIB) au quatrième trimestre, alors que les analystes attendaient une hausse", et le mouvement de vente sur le marché s'est accentué après les chiffres du Département américain de l'Energie (DoE) "suggérant un fléchissement de la consommation pétrolière" aux Etats-Unis, ajoutait M. Razaqzada.
Le DoE a ainsi fait état d'un bond de 5,9 millions de barils des réserves de brut américaines, deux fois plus fort qu'attendu par les analystes, sur la semaine achevée le 25 janvier.
En revanche, les stocks d'essence ont pour leur part reculé d'un million de barils, un repli cinq fois plus accentué que prévu, et les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés en période hivernale, ont baissé de 2,3 millions de barils, plus qu'escompté par le marché.
Les prix se maintenaient cependant en petite hausse, dans un marché toujours soutenu par la perspective de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) confirmer mercredi, à l'issue d'une réunion de deux jours, son intention de maintenir sa politique de soutien à l'économie, qui contribue également à diluer la valeur du dollar et à stimuler les investissements dans les matières premières.
"Tout indicateur un peu décevant aux Etats-Unis peut aussi être interprété comme un encouragement pour la Fed à maintenir en place ses mesures de rachats d'actifs", rappelait de son côté Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
ds
(AWP / 30.01.2013 18h45)