Le brut en nette hausse à New York, porté par l'optimisme du marché
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont nettement progressé mardi à New York, portés par un regain d'optimisme des courtiers sur la demande et une baisse du dollar alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) entamait une importante réunion de deux jours à Washington.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars s'est apprécié de 1,13 dollar à 97,57 dollars, après être monté en cours de séance à 97,82 dollars, son plus haut niveau depuis le 17 septembre.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a terminé à 114,36 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 88 cents par rapport à la clôture de lundi. Il s'était hissé en mi-séance à 114,49 dollars, un sommet depuis la mi-octobre.
Comme de nombreuses matières premières, le marché de l'or noir a évolué "dans le sillage du marché des actions (...) qui semble être parti pour se rapprocher de plus hauts historiques", dépassant des sommets atteints avant la crise financière en 2007, a noté Robert Yawger, de Mizuho Securities.
Ayant dépassé un seuil psychologique autour de 97 dollars, les prix du brut se sont envolés, en dépit de la publication de chiffres économiques en demi-teinte aux Etats-Unis, a noté l'analyste.
En effet, le moral des ménages aux Etats-Unis a enregistré une forte chute en janvier pour le troisième mois consécutif, selon l'indice de confiance des consommateurs de l'institut Conference Board.
"Le marché des matières premières se tient bien, les actions aussi, et le dollar est faible, ce que l'on voit souvent dans ce genre de marché", a-t-il détaillé.
En effet, le dollar, considéré comme une valeur refuge, pâtissait du regain d'appétit pour les actifs jugés risqués par les investisseurs. Or une baisse du billet vert accentue la hausse des cours du brut, le rendant plus attractif pour les acheteurs munis d'autres devises.
Pour beaucoup d'observateurs, ce regain d'optimisme se devait en grande partie au concours financier énorme apporté par les banques centrales, en premier lieu aux Etats-Unis, à l'économie et au marché financier.
Les courtiers surveillaient ainsi de très près une réunion de deux jours des dirigeants de la Fed à Washington destinée à faire le point sur la politique monétaire américaine.
Le mois dernier, l'institution avait mis en place des rachats d'actifs à hauteur de 85 milliards de dollars par mois jusqu'à nouvel ordre, et lié l'évolution de son taux directeur, quasi nul depuis quatre ans, à celle du chômage.
De ce fait, la publication vendredi d'un rapport mensuel sur l'emploi et le chômage américains pour janvier était très attendue par les courtiers, toujours en quête d'indices sur la santé économique du premier pays consommateur de brut.
De plus, les risques géopolitiques menaçant l'offre de brut nord-africain continuaient de hanter le marché alors que l'Egypte a connu lundi sa cinquième journée consécutive de violences et qu'en Algérie deux gardes en charge de la surveillance d'un gazoduc ont été tués dimanche soir dans une attaque islamiste.
L'Algérie est un important producteur de pétrole (avec 1,2 million de barils/jour) tandis que l'Egypte contrôle le canal de Suez, un passage maritime stratégique pour acheminer le brut en provenance des pays du Golfe.
rp
(AWP / 30.01.2013 06h21)