Le brut grimpe, dopé par des indicateurs économiques encourageants
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 113,32 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 52 cents par rapport à la clôture de mercredi. Il s'est hissé à 113,65 dollars vers 16H30 GMT, son plus haut niveau depuis la mi-octobre.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait pour sa part 1,18 dollar à 96,41 dollars.
Après avoir connu des sorts contrastés mercredi, les prix du pétrole ont été revigorés jeudi par un indicateur meilleur qu'attendu en Chine, où la production manufacturière a enregistré en janvier sa plus forte progression mensuelle depuis deux ans, un signe de bon augure pour la demande énergétique du pays, deuxième consommateur de brut de la planète.
Après avoir quelque peu tempéré leurs gains dans la première moitié des échanges européens, les prix du pétrole "ont vigoureusement remonté" à l'ouverture des marchés européens, "à la faveur d'un regain d'optimisme sur la reprise économique américaine, au vu de l'amélioration du marché de l'emploi aux Etats-Unis", observait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Les nouvelles inscriptions au chômage sont tombées à leur plus bas niveau en cinq ans aux Etats-Unis la semaine dernière, alors que les analystes tablaient sur une hausse. Autre indicateur de nature à conformer la confiance des investisseurs, la production manufacturière américaine a accéléré nettement plus fort qu'attendu en janvier.
Dans ce contexte, emporté par son élan, le marché du pétrole a fait peu de cas des statistiques hebdomadaires décevantes du Département américain de l'Energie (DoE), considérées comme un baromètre de la consommation d'or noir du pays.
Selon le DoE, les réserves de brut aux Etats-Unis ont augmenté de 2,8 millions de barils lors de la semaine achevée le 18 janvier, alors que les analystes prévoyaient une hausse de 1,7 million de barils seulement.
De leur côté, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés durant la période hivernale, ont enregistré une hausse inattendue de 500'000 barils, tandis que les stocks d'essence reculaient de 1,7 million de barils, à contre-courant de la hausse de 900'000 barils attendue par le marché.
Cependant, alors que les inquiétudes sur la production de brut au Moyen-Orient tendent à s'atténuer, l'abondance de l'offre d'or noir devrait continuer à limiter les gains des prix du barils, ajoutait Olivier Jakob, analyste de Petromatrix, ajoutant que le marché continuait de digérer "les nouvelles décevantes concernant (l'oléoduc) Seaway".
L'opérateur de cet oléoduc, qui transporte le brut stocké à Cushing, principal terminal pétrolier des Etats-Unis (dans l'Oklahoma, sud), vers les complexes de raffineries de la côte du Golfe du Mexique, a indiqué mercredi que les volumes acheminés allaient être considérablement réduits, en raison de capacités de stockage insuffisantes des raffineries.
Les réserves de Cushing, où est stocké le brut texan qui sert de référence au WTI, ont atteint récemment des niveaux records, une abondance qui pèse depuis plusieurs mois sur les cours du baril à New York.
cha
(AWP / 24.01.2013 18h30)