Le brut en repli mais le marché scrute toujours l'Algérie
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 111,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, cédant 6 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février perdait 35 cents à 95,14 dollars.
Les cours du baril reprenaient leur souffle après avoir grimpé jeudi de 1,25 dollar à New York et de 1,42 dollar à Londres.
"Les prix du brut ont été tirés vers le haut (jeudi) par une montée de la prime de risque géopolitique, en raison de la crise de la prise d'otages" en cours depuis mercredi sur un site gazier au sud de l'Algérie, qui avivait les craintes de perturbations de la production d'hydrocarbures du pays, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Cependant, à moins que la situation n'empire ou que d'autres sites dans la région soient affectés, "il est probable que cette forte hausse des prix s'avère temporaire, et il faut s'attendre à ce que des prises de bénéfices" pèsent sur les cours dans les prochains jours, estimait-il.
Le marché restait néanmoins attentif aux développements de la situation en Algérie, pays qui produit environ 1,2 million de barils de brut par jour.
Un groupe armé islamiste a pris en otage mercredi des centaines d'employés du site gazier d'In Aménas (à 1.300 km au sud-est d'Alger), dont des dizaines d'étrangers. Le lendemain, l'armée algérienne a lancé un assaut pour libérer les otages.
Selon l'agence officielle algérienne APS vendredi, les forces spéciales algériennes ont libéré quelque 100 otages étrangers détenus par un groupe armé islamiste sur un site gazier dans le Sahara, mais 30 autres sont toujours portés disparus.
Les cours du brut avaient par ailleurs été dopés jeudi par des statistiques encourageantes aux Etats-Unis, dont une forte baisse des nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière, et avaient poursuivi leur progression vendredi en début d'échanges asiatiques après des indicateurs économiques en Chine.
Ainsi, la hausse du produit intérieur brut (PIB) chinois a rebondi au quatrième trimestre, atteignant 7,9%, contre 7,4% au troisième, plus que prévu par les analystes et rassurant le marché sur la santé économique du deuxième pays consommateur de brut.
Cependant, la différence avec les attentes des analystes restait faible, et les statistiques chinoises publiées vendredi "ne changent pas grand chose par rapport à ce que les opérateurs savaient déjà" sur la situation économique de la Chine, d'où une réaction somme toute limitée du marché, soulignait Olivier Jakob, analyste du courtier Petromatrix.
Le marché digérait par ailleurs vendredi le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui a légèrement relevé sa prévision pour la demande mondiale de pétrole en 2013 et prévenu que la prise d'otages assombrissait les perspectives du secteur algérien de l'énergie.
fah
(AWP / 18.01.2013 18h31)