Le brut baisse sur des prises de bénéfices, Algérie sous surveillance
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 110,85 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, cédant 25 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février perdait 11 cents à 95,38 dollars.
Les cours du baril reprenaient leur souffle après avoir grimpé jeudi de 1,25 dollar à New York et de 1,42 dollar à Londres.
"Les prix du brut ont été tirés vers le haut (jeudi) par une montée de la prime de risque géopolitique, en raison de la crise de la prise d'otages" en cours depuis mercredi sur un site gazier au sud de l'Algérie, qui avivait les craintes de perturbations de la production d'hydrocarbures du pays, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Cependant, à moins que la situation n'empire ou que d'autres sites dans la région soient affectés, "il est probable que cette forte hausse des prix s'avère temporaire, et il faut s'attendre à ce que des prises de bénéfices" pèsent sur les cours dans les prochains jours, estimait-il.
Le marché restait néanmoins attentifs aux développements de la situation en Algérie, pays qui produit environ 1,2 million de barils de brut par jour.
Une quarantaine de ressortissants étrangers a été prise en otages mercredi par des attaquants islamistes sur un site gazier exploité par l'entreprise nationale Sonatrach avec les compagnies britannique BP et norvégienne Statoil.
L'armée algérienne a donné l'assaut jeudi contre le site gazier dans le désert du Sahara. Aucun bilan officiel précis de l'opération n'a filtré, et selon le ministère des affaires étrangères britannique, la prise d'otages était toujours en cours vendredi.
Les cours du brut avaient par ailleurs été dopés jeudi par des statistiques encourageantes aux Etats-Unis, dont une forte baisse des nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière, et avaient poursuivi leur progression vendredi en début d'échanges asiatiques après des indicateurs économiques en Chine.
Ainsi, la hausse du produit intérieur brut (PIB) chinois a rebondi au quatrième trimestre, atteignant 7,9%, contre 7,4% au troisième, plus que prévu par les analystes et rassurant le marché sur la santé économique du deuxième pays consommateur de brut.
Cependant, la différence avec les attentes des analystes restait faible, et les statistiques chinoises publiées vendredi "ne changent pas grand chose par rapport à ce que les opérateurs savaient déjà" sur la situation économique de la Chine, d'où une réaction somme toute limitée du marché, soulignait Olivier Jakob, analyste du courtier Petromatrix.
Le marché digérait par ailleurs vendredi le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui a légèrement relevé sa prévision pour la demande mondiale de pétrole en 2013 et prévenu que la prise d'otages assombrissait les perspectives du secteur algérien de l'énergie.
tt
(AWP / 18.01.2013 12h45)