Le brut grimpe, au lendemain d'une chute inattendue des stocks US
Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 110,03 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 35 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février gagnait 26 cents à 94,50 dollars.
Le marché a été revigoré par l'annonce mercredi d'une progression plus forte que prévu de la production industrielle américaine en décembre et surtout par les chiffres du Département américain de l'Energie (DoE) sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Le DoE -- dont le rapport hebdomadaire est considéré comme un baromètre de la demande pétrolière du pays, premier consommateur de brut de la planète -- a en effet fait état mercredi d'un recul d'un million de barils des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 11 janvier, alors que les experts prévoyaient une hausse de 2,1 millions de barils.
Ces chiffres étaient ainsi de nature à rassurer les opérateurs sur la vigueur de la demande énergétique américaine, même si ce repli des stocks "s'explique largement par un ralentissement des importations de brut (du pays) qui a compensé une baisse de cadence des raffineries", tempérait M. Kryuchenkov.
Le marché du pétrole restait par ailleurs soutenu par le regain d'inquiétudes sur l'offre pétrolière nord-africaine, après la prise d'otages mercredi en Algérie d'une quarantaine de ressortissants étrangers par des attaquants islamistes sur un site gazier exploité par l'entreprise nationale Sonatrach avec les compagnies britannique BP et norvégienne Statoil.
Ce groupe islamiste lié au réseau Al-Qaïda réclame notamment l'arrêt de l'intervention militaire française au Mali voisin. Jeudi, 15 étrangers retenus en otages avaient néanmoins réussi à s'échapper, selon la chaîne privée algérienne Ennahar.
"Les prix du brut sont tirés vers le haut en raison des évènements en Algérie (...) qui n'est pas seulement un producteur de gaz, mais aussi de pétrole, avec une production de 1,2 million de barils de brut par jour", observaient les analystes de Commerzbank.
"Même si les risques sur l'offre de pétrole (en provenance du monde arabe) s'étaient estompés (ces dernières semaines), ils pourraient être ravivés à tout moment et gonfler la prime de risque (intégrée) dans les prix du baril", ajoutaient-ils.
Cependant, même si les opérateurs continuaient de surveiller attentivement les développements de la situation en Algérie, "les cours du pétrole devraient rester (jeudi) dans une fourchette étroite", a estimé M. Kryuchenkov, pour qui "le marché tourne désormais son attention sur les indicateurs chinois" dont la publication est prévue vendredi (croissance au quatrième trimestre et production industrielle), en quête d'indices sur la santé économique du deuxième pays consommateur de brut de la planète.
fah
(AWP / 17.01.2013 13h01)