Les cours se replient, inquiétudes sur la demande, indicateurs mitigés
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 111,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 82 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 30 cents à 93,84 dollars.
Après leur hausse de la veille, "les cours du brut ont perdu du terrain, alors que des résultats d'entreprises décevants et des indicateurs macroéconomiques mitigés (en Europe et aux Etats-Unis) ont avivé les inquiétudes sur la demande pétrolière" mondiale, soulignait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT.
Ainsi, les opérateurs ont été refroidis par l'annonce d'un repli du Produit intérieur brut (PIB) allemand au quatrième trimestre. La croissance de la première économie de la zone euro a nettement ralenti sur l'ensemble de 2012, et l'Allemagne a révisé en forte baisse sa prévision de croissance pour 2013.
Aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut de la planète, l'indice Empire State mesurant l'activité manufacturière dans la région de New York a continué de baisser en janvier pour le sixième mois d'affilée, alors que les analystes pariaient sur un rebond.
Les ventes au détail ont, quant à elles, progressé de 0,5% par rapport à novembre, davantage qu'attendu, "mais les chiffres n'ont rien d'éclatant", continuant de souligner la morosité de la consommation dans le pays, observait M. Razaqzada.
Par ailleurs, "l'absence d'accord politique sur le budget aux Etats-Unis, tout comme la perspective d'une nouvelle hausse des stocks pétroliers américains, pesaient sur le moral des investisseurs", ajoutait de son côté Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Le président Barack Obama a mis en garde lundi les responsables républicains contre toute tentative d'utiliser le débat sur un relèvement du plafond de la dette pour obtenir une réduction des dépenses, une demande de "rançon" qui risquerait selon lui de faire replonger les Etats-Unis dans la crise.
D'autre part, les opérateurs restaient sur leurs gardes à la veille du rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves de pétrole du pays, considéré comme un baromètre de la demande énergétique des Etats-Unis, premier consommateur de brut de la planète.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'un gonflement de 1,8 million des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 11 janvier. Les stocks d'essence sont attendus en hausse de 2,8 millions de barils, et les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés durant la période hivernale, en hausse de 1,3 million de barils.
Dans ce contexte, les investisseurs seront également attentifs aux estimations de la demande de brut pour 2013 fournies par le rapport de l'Opep, mais aussi par celui vendredi de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), alors que les craintes sur les perspectives économiques des Etats-Unis comme de la zone euro restent vives.
jq
(AWP / 15.01.2013 18h31)