Le brut se stabilise, dans un marché prudent inquiet pour la demande
Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 111,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 3 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait quant à lui 7 cents à 94,07 dollars.
Après leur hausse de la veille, "les prix se stabilisent, alors que l'absence d'accord politique sur le budget aux Etats-Unis, tout comme la perspective d'une nouvelle hausse des stocks pétroliers américains, pesaient sur le moral des investisseurs", soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Le président Barack Obama a mis en garde lundi les responsables républicains contre toute tentative d'utiliser le débat sur un relèvement du plafond de la dette pour obtenir une réduction des dépenses, une demande de "rançon" qui risquerait selon lui de faire replonger les Etats-Unis dans la crise.
D'autre part, les opérateurs restaient sur leurs gardes à la veille du rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves de pétrole du pays, considéré comme un baromètre de la demande énergétique des Etats-Unis, premier consommateur de brut de la planète.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'un gonflement de 1,8 million des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 11 janvier. Les stocks d'essence sont attendus en hausse de 2,8 millions de barils, et les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés durant la période hivernale, en hausse de 1,3 million de barils.
Le marché limitait cependant son repli mardi, toujours soutenu par des informations faisant état d'une baisse de 5% en décembre de la production de pétrole de l'Arabie saoudite, premier pays exportateur de brut. Le pays a confirmé lundi sans la chiffre une réduction de la production qu'elle justifie par un recul de la demande.
Les investisseurs attendaient d'avoir des précisions sur le niveau officiel de la production saoudienne qui sera dévoilé mercredi à l'occasion du rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
"Il sera intéressant de voir si la production saoudienne remontera avec l'augmentation de la consommation (mondiale) attendue dans les mois qui viennent. Si ce n'est pas le cas", cela pourrait signifier que "l'Arabie saoudite tente en fait de maintenir les prix à un niveau élevé", avertissaient les experts de Commerzbank.
Dans ce contexte, les investisseurs seront également attentifs aux estimations de la demande de brut pour 2013 fournies par le rapport de l'Opep, mais aussi par celui vendredi de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), alors que les craintes sur les perspectives économiques des Etats-Unis comme de la zone euro restent vives.
A ce titre, les investisseurs seront attentifs mardi à une salve de statistiques économiques américaines, dont les ventes de détail pour décembre et l'activité industrielle de la région de New York pour janvier, notait Mme Sokou.
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(AWP / 15.01.2013 13h00)