Le brut accentue ses pertes, miné par des prises de bénéfices
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 110,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 1,70 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait quant à lui 57 cents à 93,25 dollars.
Les cours du baril s'étaient hissés jeudi à des sommets plus vus depuis la mi-octobre à Londres et depuis le 19 septembre à New-York, après l'annonce d'un excédent commercial plus important que prévu en Chine, signe encourageant concernant la santé économique du deuxième pays consommateur de brut de la planète.
Mais un important mouvement de prises de bénéfices est venu plomber le marché vendredi.
"La hausse de jeudi manquait de conviction" et ce revirement "montre bien que les prix du pétrole sont trop élevés par rapport à l'état de l'offre d'or noir et les tendances moroses de la demande de brut", observait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT Markets, selon qui "il faut s'attendre à voir le marché multiplier les accès de faiblesse dans les semaines et mois à venir".
"Mon impression est que les investisseurs se rendent compte que le marché est bien approvisionné et qu'ils procèdent à des prises de bénéfices après une solide performance des trois dernières semaines", jugeait pour sa part Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Par ailleurs, les cours avaient été aidés jeudi par des informations circulant sur les marchés et faisant état d'une baisse de plus de 5% en décembre de la production de pétrole de l'Arabie saoudite (premier pays exportateur de brut) à environ 9 millions de barils par jour.
Certains analystes se montraient cependant prudents vendredi, alors que les chiffres officiels sur la production saoudienne ne sont attendus que la semaine prochaine, à l'occasion de la publication du rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
"Les opérateurs ont réagi exagérément (sur le moment) à ces estimations attribuées à des responsables de pays du Golfe (sous couvert d'anonymat)", estimait M. Kryuchenkov, rappelant que le niveau des exportations saoudiennes restait toujours élevé, "ce qui suggère que le pays réduit ses réserves abondantes de brut" parallèlement à une baisse de sa production d'or noir.
Pour l'analyste, une réduction de la production saoudienne en décembre ne devrait pas préoccuper durablement le marché "à moins que cette tendance ne s'accentue au cours du premier trimestre 2013".
Par ailleurs, "les raisons de cette baisse (encore non confirmée officiellement, NDLR) ne sont pas claires", observait de son côté Tamas Varga, analyste du courtier PVM, rappelant que le cours du Brent évolue actuellement bien au-dessus du niveau de 100 dollars jugé acceptable par l'Arabie saoudite, "ce qui montre qu'il n'y avait pas de pression pour réduire son offre".
Plutôt que le niveau des cours, le pays pourrait en fait réagir à "l'érosion de la demande mondiale de brut" et s'attendre à voir celle-ci s'accentuer, et le pays "pourrait ne pas partager l'optimisme des marchés financiers sur l'économie mondiale", soulignait M. Varga.
sm
(AWP / 11.01.2013 18h30)