Le brut recule, le marché reprend son souffle après ses gains de hier
Vers 11H00 GMT (12H00 à HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 111,20 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 69 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait quant à lui 30 cents à 93,52 dollars.
Des prises de bénéfices pesaient vendredi sur les cours du baril, qui s'étaient hissés jeudi à des sommets plus vus depuis la mi-octobre à Londres et depuis le 19 septembre à New-York dans un marché enthousiasmé par l'annonce d'un excédent commercial plus important que prévu en Chine, signal encourageant pour la santé économique du deuxième pays consommateur de brut de la planète.
"Ces chiffres du commerce extérieur chinois se sont avérés bien meilleurs qu'attendu, et ont tiré vers le haut l'ensemble des marchés de matières premières, car ils témoignent que la reprise économique du pays est clairement en marche après le ralentissement de l'été et de l'automne 2012", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Par ailleurs, le marché du pétrole a été agité jeudi par des informations circulant sur les marchés faisant état d'une baisse de plus de 5% en décembre de la production de pétrole de l'Arabie saoudite (premier pays exportateur de brut) à environ 9 millions de barils par jour.
Certains analystes se montraient cependant prudents vendredi, alors que les chiffres officiels sur la production saoudienne ne sont attendus que la semaine prochaine, à l'occasion de la publication du rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
"Les opérateurs ont réagi exagérément (sur le moment) à ces estimations attribuées à des responsables de pays du Golfe (sous couvert d'anonymat)", estimait M. Kryuchenkov, rappelant que le niveau des exportations saoudiennes restait toujours élevé, "ce qui suggère que le pays réduit ses réserves abondantes de brut" parallèlement à une baisse de sa production d'or noir.
Pour l'analyste, une réduction de la production saoudienne en décembre ne devrait pas préoccuper durablement le marché "à moins que cette tendance ne s'accentue au cours du premier trimestre 2013".
Par ailleurs, "les raisons de cette baisse (encore non confirmée officiellement, ndlr) ne sont pas claires", observait de son côté Tamas Varga, analyste du courtier PVM, rappelant que le cours du Brent évolue actuellement bien au-dessus du niveau de 100 dollars jugé acceptable par l'Arabie saoudite, "ce qui montre qu'il n'y avait pas de pression pour réduire son offre".
Plutôt que le niveau des cours, le pays pourrait en fait réagir à "l'érosion de la demande mondiale de brut" et s'attendre à voir celle-ci s'accentuer, et le pays "pourrait ne pas partager l'optimisme des marchés financiers sur l'économie mondiale", soulignait M. Varga.
tt
(AWP / 11.01.2013 12h30)