Le brut recule un peu, après les chiffres mitigés des stocks américains
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 111,55 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 39 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance restait en revanche cantonné autour de l'équilibre, abandonnant 9 cents à 93,06 dollars.
Après avoir oscillé dans une fourchette étroite durant une grande partie des échanges européens, les prix du baril ont quelque peu reculé après des chiffres mitigés du département américain de l'Energie (DoE), considérés comme un baromètre de la demande énergétique des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
Le DoE a certes fait état d'une augmentation de 1,3 million de barils des réserves américaines de brut lors de la semaine achevée le 4 janvier, moins importante que la hausse de 2,2 millions de barils attendus par les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires.
En revanche, le DoE a annoncé un gonflement de 7,4 barils des stocks américains d'essence, bien plus massif que la progression de 2,1 millions de barils escomptée par les analystes, tandis que les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillées durant la période hivernale, ont bondi de 6,8 millions de barils -- cinq fois plus qu'attendu.
"Les stocks de brut avaient chuté fortement, de plus de 11 millions de barils, la semaine précédente, les raffineurs cherchant apparemment à diminuer au maximum leurs réserves avant la fin d'année budgétaire ... Mais la tendance s'inverse début janvier, et on devrait voir de nouvelles hausses de stocks dans les semaines à venir, de nature à tirer les cours vers le bas", expliquait Torbjorn Kjus, analyste de DNB Markets.
"Les réserves de produits raffinés sont désormais à un niveau extrêmement confortable pour cette période de l'année", une abondance susceptible de peser sur les prix, commentait de son côté Olivier Jakob, analyste de la société Petromatrix.
"L'hiver n'a pas encore montré sa rigueur aux Etats-Unis", d'où peut-être une demande amoindrie, "mais à partir du milieu de la semaine prochaine, on s'attend à ce qu'une vague de froid fasse son retour en Europe continentale", ajoutait l'analyste.
Cependant, "dans l'ensemble, l'attention du marché en 2013 se portera davantage sur l'offre que sur la demande (...) et il va devenir difficile d'ignorer l'impact mondial de la hausse de la production pétrolière américaine", dopée par les hydrocarbures non conventionnels comme le pétrole de schiste, et qui vient d'ores et déjà grossir les stocks abondants du pays, jugeait M. Jakob.
De fait, la production de pétrole brut aux Etats-Unis va augmenter d'un peu moins de 25% sur les deux prochaines années pour atteindre en 2014 son plus haut niveau depuis 1988, a estimé l'agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) dans un rapport publié cette semaine.
Les investisseurs restaient par ailleurs sur leur garde en attendant jeudi les chiffres du commerce extérieur de la Chine, deuxième pays consommateur de brut de la planète, tout comme la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), en quête d'indices sur la santé économique de la zone euro.
sm
(AWP / 09.01.2013 18h30)