En baisse, le marché reprend son souffle
Vers 17H20 GMT (18H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 111,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 30 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 11 cents à 92,98 dollars.
"Les prix du brut commencent la semaine sur une note négative, dans le sillage d'un accès de faiblesse des places boursières" asiatiques et européennes, qui se sont toutes enfoncées dans le rouge, soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
"En l'absence de publication de statistiques économiques majeures, les fluctuations sur le marché des changes ont fourni une direction aux prix du pétrole", ajoutait-elle.
De fait, le renforcement du dollar face aux principales devises, pendant une grand partie des échanges européens, a contribué à tirer les prix du brut vers le bas, en rendant moins attractifs les achats d'or noir libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le rebond du dollar en fin d'après-midi a ensuite permis aux cours du baril de limiter quelque peu leurs pertes.
Les courtiers restaient toutefois sur leur garde, s'interrogeant toujours sur un possible revirement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Les minutes de la dernière réunion de l'institution publiées jeudi dernier ayant en effet suggéré qu'elle pourrait mettre fin plus tôt que prévu à ses mesures d'assouplissement monétaire. Or ces mesures de soutien de la Fed à l'économie américaine, via des injections de liquidités, contribuent à diluer la valeur du dollar et à stimuler les investissements dans les matières premières.
L'annonce de chiffres contrastés, vendredi, sur les stocks pétroliers américains ont par ailleurs alimenté les craintes sur la solidité de la demande énergétique aux Etats-Unis: le département américain de l'Energie (DoE) avait en effet fait état d'une forte baisse des stocks de brut sur la dernière semaine de 2012, mais aussi de nettes augmentations des réserves de produits raffinés.
Enfin, "l'annonce de discussions entre le Soudan et le Soudan du Sud pour reprendre les exportations de pétrole (de la région) ouvre la perspective d'une augmentation de l'offre de brut" dans le monde, ce qui n'incitait pas les investisseurs à prendre des risques, jugeait Toby Morris, analyste du courtier CMC.
Les présidents soudanais Omar el-Béchir et sud-soudanais Salva Kiir se sont engagés samedi à fixer un calendrier pour relancer l'application d'accords essentiels, au point mort depuis trois mois, portant notamment sur le partage des ressources pétrolières.
A la suite d'un différend entre les deux pays, le Soudan du sud avait interrompu début 2012 sa production (350.000 barils par jour), qui transitait par les oléoducs du Soudan pour être exporté.
ds
(AWP / 07.01.2013 18h55)