En recul, suspendu à la reprise des discussions budgétaires aux USA
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 110,30 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 77 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 54 cents à 90,44 dollars.
Alors que les prix du baril avaient bondi de plus de 2% jeudi, se hissant à des niveaux plus observés à New York depuis deux mois, "il faut s'attendre à quelques prises de bénéfices, à mesure que les opérateurs se repositionnent avant la fin de l'année", observait Addison Armstrong, analyste du courtier Tradition Energy, tout en notant "un volume d'échanges extrêmement modéré".
De plus, "les investisseurs restent prudent, parce qu'il n'est pas assuré qu'un accord permettant d'éviter +le mur budgétaire+ aux Etats-Unis pourra être conclu d'ici à la date-butoir" du 31 décembre, ajoutait-il.
Alors que les pourparlers entre les responsables politiques américains devaient reprendre jeudi à Washington, le président Barack Obama a écourté ses vacances, tandis que le chef républicain John Boehner a suggéré que le Sénat, aux mains des démocrates, se prononce au moins sur des textes déjà adoptés par la Chambre des représentants, à majorité républicaine.
Faute d'un compromis budgétaire avant le 1er janvier, des hausses d'impôts pour tous les foyers et de fortes réductions des dépenses publiques entreront automatiquement en vigueur début 2013, une cure d'austérité forcée qui pourrait précipiter en récession l'économie encore fragile des Etats-Unis et peser sur la demande énergétique du pays, premier consommateur de brut de la planète.
Cependant, l'affaiblissement du dollar face à l'euro, en contribuant à rendre plus attractifs les achats d'or noir libellés dans la monnaie américaine, "empêchait tout repli trop prononcé des cours", estimait Jack Pollard, du courtier Sucden.
Le gouvernement américain a par ailleurs annoncé que le plafond légal de sa dette du pays sera atteint le 31 décembre mais le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner a assuré que "des mesures exceptionnelles" seraient prises pour éviter une situation de défaut de paiement, ce qui "a apporté un peu de soutien aux actifs jugés risqués" comme le pétrole, selon M. Pollard.
Les investisseurs restaient néanmoins attentifs à la situation dans le monde arabe, agité notamment par de nouvelles tensions en Irak, où la région autonome du Kurdistan irakien a décidé de quasi cesser ses exportations pétrolières tant que Bagdad n'aura pas procédé au versement d'un arriéré de paiement.
L'annonce par les autorités des Emirats arabes unis du démantèlement d'une cellule saoudo-émiratie qui planifiait des actes "terroristes" aux Emirats, en Arabie saoudite et dans d'autres pays, entretenait par ailleurs les craintes des investisseurs sur l'offre de brut dans la région.
ds
(AWP / 27.12.2012 18h50)