Les prix se stabilisent, le marché s'interroge sur l'état de l'offre
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 111,41 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 5 cents par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril cédait 11 cents, à 97,17 dollars.
Les cours du baril restaient suspendus aux troubles en Libye, où l'étau se resserrait vendredi autour du leader libyen Mouammar Kadhafi, pris entre l'opposition affirmant avoir libéré l'est du pays et des combats violents à l'ouest, alors que la communauté internationale accentue sa pression.
"Les investisseurs se montrent relativement prudents face aux incertitudes géopolitiques dans la région, et peuvent être tentés par des prises de bénéfices" après la récente envolée des cours, estimait Myrto Sokou, de Sucden Financial.
"Après plusieurs jours d'envolées successives, un recul des prix ne doit pas apparaître comme inattendu (...) Il s'agit d'un marché extrêmement volatil, avec une forte propension à des achats euphoriques et à des ventes affolées, et vice-versa", commentait de son côté le courtier américain Cameron Hanover.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que de 500'000 à 750'000 barils par jours de brut, soit moins de 1% de la consommation mondiale quotidienne, ont jusqu'à présent été retirés du marché en raison des violences en Libye, important exportateur de brut.
Alors que l'AIE fait état de stocks importants dans les pays consommateurs et que l'Arabie saoudite, principal producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), s'est engagée à compenser les carences du marché, les opérateurs s'interrogent sur l'état des approvisionnements de brut.
"Beaucoup de raffineries européennes approvisionnées par la Libye peuvent seulement traiter du brut léger, et il n'est pas certain que l'Arabie saoudite puisse leur fournir un brut similaire", tempéraient ainsi les experts de Commmerzbank.
Mais pour Filip Petersson, analyste de la banque SEB, pour que les prix continuent de grimper de façon significative, "il faudrait que les mouvements de contestation s'étendent en Algérie, en Arabie saoudite ou en Iran", autres producteurs majeurs.
"Alors que l'Opep va déjà accroître sa production pour répondre aux perturbations en Libye, il lui sera plus difficile de réagir à de nouvelles crises", observait-il.
"Le risque d'une extension des troubles à l'Arabie saoudite est une inquiétude bien plus sérieuse" que la Libye, car si ce danger se matérialisait, "les records atteints en 2008 (147 dollars le baril, ndlr) paraîtraient très vite bon marché", abondait Tamas Varga, de PVM Oil Associates.
Cependant, le maintien de prix du baril élevés pourrait finir par affecter la croissance économique mondiale et éroder par là-même la demande de brut, soulignaient les analystes.
"Nous sommes très inquiets de l'impact potentiel (pour la croissance, ndlr) si les prix restaient à ce niveau élevé pendant une longue période", a déclaré vendredi à l'AFP David Fyfe, responsable de la division industrie et marché pétroliers de l'AIE.
ds
(AWP/25 février 2011 18h23)