le brut baisse fort, le marché suspendu à l'impasse budgétaire US
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 108,87 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,33 USD par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 1,71 USD à 88,42 USD.
"Les discussions sur le budget américain pour éviter le mur budgétaire sont de nouveau en train de piétiner, ce qui a mis les Bourses et les marchés des matières premières (actifs jugés risqués, ndlr) sous pression", soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
"Alors que la Chambre des représentants se sépare jusqu'au 27 décembre, la probabilité d'une solution imminente est en train de s'évanouir", républicains et démocrates peinant toujours à aplanir leurs différends, a-t-elle ajouté.
Après des jours d'optimisme sur un possible compromis budgétaire, les investisseurs ont été refroidis jeudi par l'échec du chef de file des républicains au Congrès, John Boehner, à organiser un vote sur une proposition de loi qui prolongerait les avantages fiscaux pour les foyers les plus aisés.
Faute d'accord entre les deux partis politiques, une cure d'austérité forcée et automatique entrera en vigueur début 2013 aux Etats-Unis, au risque de faire tomber en récession une économie encore fragile et de plomber la demande énergétique du pays, premier consommateur de brut de la planète.
"Le marché est maintenu en otage par les gesticulations des responsables politiques américains" sur le budget, observait Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix, selon qui les indicateurs économiques publiés aux Etats-Unis n'étaient guère de nature à retenir l'attention des opérateurs.
De plus, à l'approche des fêtes de fin d'années, le volume d'échanges sur les marchés pétroliers restait par ailleurs "extrêmement faible" et "devrait être proche de zéro la semaine prochaine", entrecoupée par la fermeture des places financières à l'occasion de Noël, relevait M. Jakob.
Cependant, "en dépit de la menace persistante du mur budgétaire américain, le Brent se maintient juste en dessous de 110 dollars le baril, et semble donc parti pour terminer l'année 2012 au même niveau où il l'avait débutée", tempéraient de leur côté les experts de Commerzbank.
Selon eux, le marché londonien est aidé par la perspective d'une nette réduction des acheminements de Brent de la mer du Nord en janvier, à leur plus bas niveau depuis plusieurs mois, en raison de difficultés techniques.
Un soutien qui devrait cependant rester limité: "Malgré tout, le marché du pétrole reste amplement approvisionné, étant donné le niveau élevé des stocks" dans les grands pays consommateurs, Etats-Unis en tête, rappelait-on chez Commerzbank.
al
(AWP / 21.12.2012 18h37)