Le cours s'incline, sur un marché suspendu à l'impasse budgétaire
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 109,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 85 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février abandonnait 1,31 dollar à 88,82 dollars.
Dévoilée jeudi, la révision du PIB américain du troisième trimestre, qui a fait état d'une forte accélération de la croissance, "n'a eu que peu d'importance aux yeux des investisseurs", car "le marché est maintenu en otage par les gesticulations des responsables politiques américains" sur le budget, observait Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.
"Les républicains ont échoué (jeudi) à trouver un accord au sein même de leurs propres rangs pour trouver un +plan de secours+ (...) et il va désormais falloir patienter (jusqu'à fin décembre) pour voir si" républicains et démocrates "réussiront à s'entendre sur un accord de dernière minute", ajoutait-il.
Après des jours d'optimisme sur un possible compromis budgétaire, les investisseurs ont été refroidis jeudi par l'échec du chef de file des républicains au Congrès, John Boehner, à organiser un vote sur une proposition de loi qui prolongerait les avantages fiscaux pour les foyers les plus aisés.
Faute d'accord des responsables politiques américains, une cure d'austérité forcée et automatique -- le fameux "mur budgétaire" -- entrera en vigueur début 2013 aux Etats-Unis, au risque de faire tomber en récession une économie encore fragile et de plomber la demande énergétique du pays, premier consommateur de brut de la planète.
Une perspective qui poussait les opérateurs à délaisser les actifs jugés les plus risqués, dont les matières premières.
A l'approche des fêtes de fin d'années, le volume d'échanges sur les marchés pétroliers restait par ailleurs "extrêmement faible" et "devrait être proche de zéro la semaine prochaine", entrecoupée par la fermeture des places financières à l'occasion de Noël, soulignait M. Jakob.
Cependant, "en dépit de la menace persistante du mur budgétaire américain, le Brent se maintient juste en-dessous de 110 dollars le baril, et semble donc parti pour terminer l'année 2012 au même niveau où il l'avait débutée", tempéraient de leur côté les experts de Commerzbank.
Selon eux, le marché londonien est aidé par la perspective d'une nette réduction des acheminements de Brent de la mer du Nord en janvier, à leur plus bas niveau depuis plusieurs mois, en raison de difficultés techniques.
Un soutien qui devrait cependant rester limité: "Malgré tout, le marché du pétrole reste amplement approvisionné, étant donné le niveau élevé des stocks" dans les grands pays consommateurs, Etats-Unis en tête, rappelait-on chez Commerzbank.
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(AWP / 21.12.2012 12h50)