Le brut hésite, dans un marché suspendu aux discussions budgétaires US
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 108,08 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 10 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier gagnait en revanche 67 cents à 87,40 dollars.
"Les prix du pétrole cherchent une direction, se laissant un peu guider par les fluctuations des Bourses ou du marché des changes", observait Addison Armstrong, analyste du courtier Tradition Energy, insistant sur "le faible volume d'échanges" sur les marchés pétroliers, signe de l'attentisme des opérateurs.
En effet, "les investisseurs restent concentrés sur la situation des négociations budgétaires à Washington", en particulier "autour des régimes fiscaux et des coupes budgétaires", entre les partis républicains et démocrates, ajoutait-il.
Selon des informations de presse non confirmées officiellement, le chef de file des républicains John Boehner aurait cédé sur le point principal de blocage avec le président Barack Obama, en acceptant une hausse des impôts sur les ménages les plus aisés -- une note encourageante qui a alimenté un petit rebond du WTI après l'ouverture des échanges américains.
Mais "des questions essentielles restent en suspens, les républicains exigeant ainsi davantage de concessions de la part des démocrates" pour réduire plus fortement les dépenses sociales, et pourraient prolonger l'incertitude sur l'issue du débat budgétaire, tempérait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
En l'absence de compromis sur le budget, une loi imposant une cure d'austérité forcée entrera automatiquement en vigueur début 2013, au risque de faire dérailler l'économie encore vacillante des Etats-Unis et de plomber la demande énergétique du premier pays consommateur de brut de la planète.
L'incertitude persistant, "l'appétit pour les actifs jugés risqués (comme les matières premières ou les Bourses, ndlr) reste limité", notait Mme Sokou.
Dans ce contexte, l'impact d'indicateurs encourageants publiés la semaine dernière en Chine, deuxième pays consommateur de brut, et qui continuaient de soutenir les prix du pétrole lundi dans les échanges asiatiques, semblait s'estomper.
Selon un indice provisoire publié vendredi par la banque HSBC, l'activité manufacturière connaît ainsi en décembre une croissance plus rapide que le mois précédent, au cours duquel elle avait enregistré sa première expansion depuis 13 mois.
Les experts de Commerzbank mettaient pour leur part en avant "l'humeur maussade" des investisseurs spéculatifs qui les poussait à se désengager des marchés pétroliers, tout en soulignant qu'"en même temps, il y a la possibilité" de les voir revenir en cas de regain d'optimisme sur le marché, notamment si un accord budgétaire était finalement trouvé aux Etats-Unis.
sm
(AWP / 17.12.2012 18h35)