Le brut recule, les incertitudes sur le budget américain persistent
Vers 11H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 107,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 27 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier abandonnait quant à lui 27 cents à 86,58 dollars.
A huit jours du début des fêtes de fin d'année, "ce début de semaine promet d'être relativement calme" et les cours du baril devrait rester dans une fourchette étroite, estimait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
"Il ne faut pas s'attendre à un rebond durable des prix, étant donné l'abondance de l'offre pétrolière (sur le marché mondial qui devrait persister début 2013, ndlr) et les incertitudes économiques aux Etats-Unis" sous la menace d'une cure d'austérité forcée en janvier, soulignait M. Kryuchenkov.
Si les opérateurs espéraient toujours un compromis sur le budget américain entre républicains et démocrates avant la fin de l'année, les négociations entre les deux partis continuaient cependant d'achopper.
Si les discussions semblaient progresser sur l'imposition des plus riches, que veut relever le président Barack Obama, "des questions essentielles restent en suspens, les républicains exigeant ainsi davantage des concessions de la part des démocrates" pour réduire plus fortement les dépenses sociales, observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
En l'absence de compromis sur le budget, une loi imposant une cure d'austérité forcée entrera automatiquement en vigueur début 2013, au risque de faire dérailler l'écononomie encore vacillante des Etats-Unis et de plomber la demande énergétique du premier pays consommateur de brut de la planète.
"L'appétit pour les actifs jugés risqués (comme les matières premières, ndlr) reste limité", miné par ces incertitudes, ce que reflétait également le repli lundi des places boursières européennes, notait Mme Sokou.
Dans ce contexte, l'impact d'indicateurs encourageants publiés la semaine dernière en Chine, deuxième pays consommateur de brut, et qui continuaient de soutenir les prix du pétrole lundi dans les échanges asiatiques, semblait s'estomper.
Selon un indice provisoire publié vendredi par la banque HSBC, l'activité manufacturière connaît ainsi en décembre une croissance plus rapide que le mois précédent, au cours duquel elle avait enregistré sa première expansion depuis 13 mois.
Les experts de Commerzbank mettaient pour leur part "l'humeur maussade" dans l'ensemble des investisseurs spéculatifs, qui les poussait à se désengager des marchés pétroliers, tout en soulignant qu'"en même temps, il y a la possibilité" de les voir revenir en cas de regain d'optimisme sur le marché, notamment si un accord budgétaire était finalement trouvé aux Etats-Unis.
tt
(AWP / 17.12.2012 12h59)