Le brut cherche une direction, le marché reprend son souffle
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 108,92 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 58 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 2 cents à 86,79 dollars.
"Mercredi, le marché a eu pléthore de développements liés au pétrole à décortiquer", notait David Hufton, analyste chez PVM.
Les cours avaient fortement progressé mercredi, soutenus par la perspective de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) annoncer de nouvelles mesures de soutien à l'économie américaine, et par la révision en légère hausse des prévisions de demande mondiale pour 2012 et 2013 par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le bras énergétique des pays riches.
L'AIE a surtout relevé ses prévisions pour la demande d'or noir de la Chine, le deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde, et moteur de la croissance de la demande de pétrole mais aussi de la reprise économique mondiale, notaient des analystes.
Les gains des cours ont tout de même été freinés par la décision des délégations des 12 pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), réunies mercredi au siège du cartel à Vienne, de laisser inchangé leur plafond de production, à 30 millions de barils par jour.
L'Opep, qui produit plus du tiers du pétrole mondial, a également relevé "le pessimisme croissant à propos de la conjoncture économique mondiale", dont la dégradation pourrait plomber une demande énergétique déjà fragile. Il estime que "la demande pour le brut de l'Opep devrait se contracter à 29,7 mb/j en 2013".
Autre source d'inquiétude sur la demande mondiale, le Département américain de l'Energie (DoE) a annoncé mercredi une hausse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 7 décembre, ainsi que des progressions biens plus fortes que prévu des réserves d'essence et de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage).
Les réserves de produits distillés du premier pays consommateur d'or noir au monde sont particulièrement scrutées à l'approche de l'hiver.
Les cours reprenaient ainsi leur souffle jeudi après la confirmation des nouvelles mesures de la Fed pour soutenir la reprise, toujours terne, de la première économie mondiale.
Ces mesures ont pour effet de stimuler les achats de matières premières car elles fournissent des liquidités aux investisseurs et parce qu'elles diluent la valeur du billet vert, rendant plus intéressant les achats de pétrole (libellé en dollar) pour les investisseurs munis d'autres devises.
Ces annonces étaient attendues par l'ensemble des investisseurs et étaient donc déjà intégrées aux cours.
De plus, elles n'effaçaient pas les inquiétudes des investisseurs liées au risque de voir une cure d'austérité forcée, appelée "mur budgétaire", entrer en vigueur en début d'année en l'absence d'accord politique sur le budget des Etats-Unis.
Ce "mur budgétaire" risque de plonger l'économie américaine en récession.
Les inquiétudes sur la vigueur de l'économie américaine au quatrième trimestre ont été renforcées par la publication jeudi d'un rebond moins marqué qu'attendu des ventes au détail aux Etats-Unis en novembre, notait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
rp
(AWP / 13.12.2012 18h10)