Le brut hésite, dans un marché sur ses gardes avant l'emploi américain
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 107,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 11 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques, le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 15 cents à 86,11 dollars.
Après avoir réalisé au début des échanges asiatiques quelques achats à bon compte, au lendemain d'une forte baisse des prix du brut à Londres comme à New York, les investisseurs renouaient avec la prudence à quelques heures de la publication du rapport sur l'emploi et le chômage américains en novembre.
Ce rapport mensuel est considéré comme un indicateur crucial pour évaluer la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut au monde. Mercredi, l'enquête du cabinet ADP avait fait état d'une baisse des embauches du secteur privé en novembre, entretenant la nervosité du marché.
Pour les chiffres de l'emploi attendu vendredi, "les prévisions sont moroses, en raison de l'impact sur le marché du travail de l'ouragan Sandy", qui avait frappé fin octobre la côté Est des Etats-Unis, relevait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Les incertitudes sur la vigueur économique de la zone euro contribuaient également à assombrir le moral des courtiers, après "l'abaissement (jeudi) par la Banque centrale européenne (BCE) de ses prévisions pour la zone euro l'an prochain", contenant désormais une contraction du Produit intérieur brut (PIB) de la région de 0,3% en 2013, alors qu'en septembre elle tablait encore sur une croissance de 0,5%, ajoutait M. Hufton.
De plus, "les incertitudes sur les discussions budgétaires aux Etats-Unis persistants", dominant les préoccupations des opérateurs, indiquaient de leur côté les experts de Commerzbank.
Le marché redoute une absence de compromis sur le budget entre les partis républicains et démocrates, ce qui conduirait à l'entrée en vigueur automatique en janvier d'une cure d'austérité forcée, à même de plonger l'économie des Etats-Unis en récession et de peser sur leur demande énergétique.
"Les inquiétudes sur la demande (mondiale) de pétrole ont pris le dessus" mais les tensions géopolitiques toujours vives au Moyen-Orient sont tout de même toujours susceptibles d'alimenter les craintes de perturbations de l'offre de brut dans la région, notaient les analystes de Commerzbank, jugeant ainsi le récent repli des prix "exagéré".
La situation restait d'ailleurs particulièrement tendue en Egypte, où l'opposition égyptienne devait de nouveau manifester vendredi, au lendemain du refus du président Mohamed Morsi de retirer le décret par lequel il s'est octroyé fin novembre des pouvoirs exceptionnels, en dépit de protestations de masse.
rp
(AWP / 07.12.2012 12h40)