le brut finit en baisse à New York, miné par l'impasse budgétaire US
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont clôturé en nette baisse jeudi à New York et à Londres, pénalisés par les craintes d'impasse budgétaire aux Etats-Unis, premier consommateur de brut mondial, en attendant les chiffres de l'emploi américain vendredi.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier a reculé de 1,62 dollar à 86,26 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a terminé à 107,03 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en recul de 1,78 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
"Le Congrès et le président américains ne sont pas d'accord sur la manière" de prévenir une impasse budgétaire aux Etats-Unis, "et le marché craint que l'on se dirige en conséquence vers le +mur budgétaire+", la cure d'austérité que le pays s'imposera au 2 janvier faute d'accord, a indiqué Fadel Gheit, de Oppenheimer.
"Cela aurait un impact désastreux sur l'économie américaine", encore vacillante, et "ferait baisser les cours des matières premières" et de beaucoup d'autres actifs (...) donc les courtiers nagent en pleine peur de l'inconnu", a-t-il détaillé.
Par ailleurs, le marché du brut a été miné jeudi par l'annonce par la Banque centrale européenne (BCE) de perspectives économiques moroses pour la zone euro, a-t-il poursuivi.
L'institution de Francfort a en effet pris acte de l'accélération de la dégradation de l'économie dans la zone euro, indiquant prévoir désormais une contraction du PIB de la zone euro de 0,3% en 2013, alors qu'en septembre elle tablait encore sur une croissance de 0,5%.
Le recul des prix était cependant limité par des "tensions géopolitiques au Moyen-Orient" qui faisaient peser des craintes de perturbation de l'offre dans la région, ont souligné les experts de Commerzbank.
Ces derniers pointaient "l'escalade (des violences) en Egypte", mais aussi la poursuite des combats en Syrie et les incertitudes autour du dossier nucléaire iranien, qui alimentaient les craintes de perturbations dans l'offre de brut dans la région.
Les opérateurs attendaient également la publication vendredi des statistiques mensuelles sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, un indicateur crucial pour juger la reprise de la croissance et de la demande du premier consommateur mondial de brut.
De bon augure avant ces chiffres, les nouvelles inscriptions au chômage ont reculé fortement pour la troisième semaine de suite aux Etats-Unis après leur poussée provoquée par le passage de l'ouragan Sandy sur le nord-est du pays.
Les courtiers ont en outre continué à digérer les chiffres hebdomadaires des stocks aux Etats-Unis. Ils ont fait part "d'une très forte hausse des produits raffinés, ce qui fait souffler un vent baissier sur le marché" qui s'inquiète de la capacité du pays à absorber une telle augmentation de l'offre, a observé Rich Ilczyszyn, de iiTrader.
Le département de l'Energie a annoncé mercredi, pour la semaine achevée le 30 novembre, une augmentation de 3 millions de barils des stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés à l'approche de l'hiver et un bond de 7,9 millions de barils des réserves d'essence, des hausses bien plus importantes que prévu, s'expliquant par une activité accrue des raffineries.
rp
(AWP / 07.12.2012 06h21)