tentative de reprise mais prudence avant l'emploi américain
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 109,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 20 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 23 cents à 88,11 dollars.
"Les prix du pétrole ont chuté mercredi, sous la pression du rapport de Département américain de l'Energie (DoE), qui a fait état de hausses massives des stocks de produits raffinés aux Etats-Unis", alimentant les craintes sur une surabondance de l'offre, indiquait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Le DoE a annoncé mercredi, pour la semaine achevée le 30 novembre, une augmentation de 3 millions de barils des stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés à l'approche de l'hiver, ainsi qu'un bond de 7,9 millions de barils des réserves d'essence -- des hausses cinq fois plus importantes que prévu, s'expliquant par une activité accrue des raffineries.
Cependant, les cours regagnaient un peu de terrain jeudi alors que "les opérateurs du marché reprenaient leurs esprits", se concentrant désormais sur la décision attendue jeudi de la Banque centrale européenne (BCE) suivie d'un discours de son président Mario Draghi, mais surtout le rapport sur l'emploi américain en novembre publié vendredi, poursuivait M. Kryuchenkov.
Ce rapport mensuel sur l'emploi et le chômage est considéré comme un indicateur crucial pour évaluer la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut. Mercredi, l'enquête du cabinet ADP avait fait état d'une baisse des embauches du secteur privé en novembre, entretenant l'incertitude sur la santé du marché du travail américain.
Le marché restait par ailleurs suspendu aux discussions budgétaires toujours en cours à Washington, redoutant une impasse qui conduirait à l'entrée en vigueur automatique en janvier d'une cure d'austérité forcée, à même de plonger l'économie des Etats-Unis en récession et de peser sur leur demande énergétique.
Si la prudence restait de mise, les prix du pétrole restaient toutefois soutenus par les tensions géopolitiques persistantes au Moyen-Orient, qui devraient empêcher tout recul prononcé des cours, estimaient les analystes de Commerzbank.
Ces derniers pointaient aussi "l'escalade (des violences) en Egypte", mais aussi la poursuite des combats en Syrie et les incertitudes autour du dossier nucléaire iranien, qui alimentaient les craintes de perturbations dans l'offre de brut dans la région.
L'armée égyptienne a déployé jeudi des chars devant le palais présidentiel à la suite d'affrontements meurtriers entre partisans et adversaires du président Mohamed Morsi qui a divisé le pays en s'octroyant fin novembre des pouvoirs exceptionnels.
al
(AWP / 06.12.2012 12h50)