Le brut finit en légère baisse, dans un marché prudent avant les stocks
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en légère baisse mardi à New York, pénalisés par les incertitudes pesant sur la question budgétaire aux Etats-Unis, dans un marché qui restait prudent à la veille des chiffres hebdomadaires des réserves de brut américain.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier a lâché 59 cents à 88,50 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a terminé à 109,84 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,08 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Si les prix du brut ont clôturé en baisse, ils ont effacé une partie de leur recul de la séance "à l'approche de la publication des chiffres des stocks aux Etats-Unis" mercredi, a indiqué Bill Baruch, de iiTrader.
En effet, "les courtiers ne veulent pas trop s'impliquer à la veille de la publication de ces chiffres" et préfèrent jouer la prudence, a-t-il poursuivi.
Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, le Département de l'Energie américain (DoE) devrait faire état d'une diminution de 400'000 barils des réserves de brut aux Etats-Unis, sur la dernière semaine de novembre. Ces stocks avaient enregistré la semaine précédente une baisse inattendue de 300'000 barils.
Considérées comme un baromètre de la demande pétrolière du pays, ces statistiques seront très surveillées alors que la production de brut aux Etats-Unis se situe actuellement à son plus haut niveau depuis 1998, dans un contexte d'essor des hydrocarbures non conventionnels.
Le marché restait aussi pénalisé par un regain d'inquiétudes des opérateurs au sujet des négociations budgétaires aux Etats-Unis.
Les courtiers craignent en effet qu'en cas d'impasse entre républicains et démocrates d'ici la fin de l'année, une cure d'austérité aux conséquences potentiellement catastrophiques pour l'économie américaine fasse plonger la demande en brut.
Or, "les élus ne semblent toujours pas en mesure d'arriver à un compromis", a relevé David Bouckhout, de TD Securities.
Le président Barack Obama a prévenu mardi les républicains qu'aucun accord budgétaire n'était possible sans qu'ils cèdent sur des hausses des taux d'imposition pour les contribuables les plus aisés.
Les républicains avaient rendu publique lundi leur première contre-proposition de réduction du déficit, rejetée peu après par la Maison Blanche qui l'avait qualifiée de déséquilibrée.
Pour les experts de Commerzbank, ces incertitudes plombent "l'humeur des opérateurs", créant les conditions d'un marché frileux, moins enclin à prendre des risques et à miser sur des valeurs jugées plus risquées comme les matières premières et le brut.
Pesant également sur les prix énergétiques, selon Phil Flynn, de Price Futures Group, "les conditions climatiques actuelles aux Etats-Unis inquiètent" le marché pétrolier.
En effet, "les températures restent très douces, et cela ne semble pas sur le point de changer", un signe de mauvais augure pour la consommation en fioul de chauffage à l'approche de la saison hivernale, a-t-il avancé.
rp
(AWP / 05.12.2012 06h21)