Le brut se replie, miné par la crainte d'une impasse budgétaire aux USA
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 109,73 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,19 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 72 cents à 88,37 dollars.
"Des indicateurs macroéconomiques mitigés (dans les principales régions consommatrices de brut du monde, ndlr) alimentent la prudence des opérateurs, tout comme les incertitudes persistantes sur les perspectives budgétaires des Etats-Unis pour 2013", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Ainsi, les chiffres montrant lundi une expansion de l'activité manufacturière en Chine pour novembre, deuxième pays consommateur de brut, "étaient encourageants, mais loin d'être extraordinaires et ne modifient pas vraiment les attentes des investisseurs", soulignait-il.
Surtout, le regain d'enthousiasme du marché depuis la fin de semaine dernière "a connu lundi un coup d'arrêt avec la publication de l'indice ISM de l'activité manufacturière aux Etats-Unis", qui a enregistré en novembre une contraction inattendue, rappelait Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.
"Cet indicateur décevant a désormais quelque peu dissipé l'idée que l'économie américaine pouvait échapper aux perspectives moroses du reste du monde", poursuivait-il.
Faute de nouvelles statistiques macroéconomiques majeures, les opérateurs guettaient mardi "tout indice sur l'avancée des discussions budgétaires à Washington", dont l'issue reste encore très incertaine et entretient l'aversion des investisseurs pour les actifs risqués, tels les matières premières, notait Fawad Razaqzada, expert du courtier GFT.
Les républicains du Congrès américain ont rendu publique lundi leur première contre-proposition de réduction du déficit, rejetée peu après par la Maison Blanche qui l'a trouvée déséquilibrée, le président démocrate Barack Obama continuant de plaider pour une hausse des taux d'imposition des ménages les plus riches.
En l'absence de compromis entre les partis républicains et démocrates sur le budget, une loi automatique imposant hausses d'impôts et coupes budgétaires entrera en vigueur début 2013, au risque d'entraîner dans la récession une économie américaine encore convalescente.
Dans ce contexte tendu, les opérateurs scruteront mercredi les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), baromètre de la demande pétrolière du pays.
Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une diminution de 400'000 barils des réserves de brut aux Etats-Unis, sur la dernière semaine de novembre. Ces stocks avaient enregistré la semaine précédente une baisse inattendue de 300'000 barils.
rp
(AWP / 04.12.2012 18h31)