Les cours reculent dans un marché hanté par les craintes sur les USA
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 110,30 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 62 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 22 cents à 88,87 dollars.
"Des indicateurs macroéconomiques mitigés (dans les principales régions consommatrices de brut du monde, ndlr) alimentent la prudence des opérateurs, tout comme les incertitudes persistantes sur les perspectives budgétaires des Etats-Unis pour 2013", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
L'annonce lundi d'une expansion de l'activité manufacturière en Chine, pour la première fois depuis 13 mois selon un indicateur de la banque HSBC, avait brièvement revigoré le marché, le rassurant sur la vigueur de la reprise économique du géant asiatique, deuxième pays consommateur de brut.
"Mais les indicateurs manufacturiers chinois, s'ils sont encourageants, sont loin d'être extraordinaires et ne modifient pas vraiment les attentes des investisseurs, qui tablaient déjà sur une accélération de la croissance chinoise" à moyen terme, tempérait M. Kryuchenkov.
Par ailleurs, le marché a été refroidi lundi par la contraction inattendue de l'indice ISM de l'activité manufacturière aux Etats-Unis, "qui a ravivé les inquiétudes sur la première économie mondiale" et sur sa demande énergétique, alors que le pays est le premier consommateur de brut de la planète, ajoutait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT Markets.
"En l'absence de publications macroéconomiques majeures susceptibles d'animer les échanges mardi, les prix du brut devraient rester dans une fourchette étroite", les opérateurs guettant de surcroît "tout indice sur l'avancée des discussions budgétaires à Washington", notait M. Razaqzada.
Les républicains du Congrès américain ont rendu publique lundi leur première contre-proposition de réduction du déficit, rejetée peu après par la Maison Blanche qui l'a trouvée déséquilibrée, le président démocrate Barack Obama continuant de plaider pour une hausse des taux d'imposition des ménages les plus riches.
En l'absence de compromis entre les partis républicains et démocrates sur le budget, une loi automatique imposant hausses d'impôts et coupes budgétaires entrera en vigueur début 2013, au risque d'entraîner dans la récession une économie américaine encore convalescente.
Les opérateurs gardaient par ailleurs un oeil sur les développements au Moyen-Orient, où les tensions géopolitiques persistantes alimentent les craintes de perturbations dans l'offre d'or noir de la région.
Le marché surveillait notamment l'Egypte, agitée ces derniers jours par de fortes manifestations contre l'adoption d'un projet de Constitution par une commission dominée par les islamistes.
L'opposition égyptienne a prévu de marcher mardi sur le palais présidentiel pour protester contre les nouveaux pouvoirs du président Mohamed Morsi, qu'elle qualifie de "dictatoriaux".
jq
(AWP / 04.12.2012 12h46)