Le brut cherche une direction dans un marché prudent
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 110,65 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 11 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 42 cents à 88,49 dollars.
Le rebond des prix du baril enregistré la veille, qui faisait suite à trois jours de repli, "a perdu de son élan", observaient les analystes de Commerzbank, notant que des propos jugés décevants d'un responsable américain "ont encouragé les investisseurs à engranger quelques bénéfices".
Le président républicain de la Chambre américaine des représentants John Boehner a estimé jeudi qu'il n'y avait pas eu de "progrès significatifs" dans les négociations en cours à Washington entre républicains et démocrates pour éviter un blocage politique sur le budget.
Faute de compromis avant la fin de l'année entre les deux Partis, une cure d'austérité forcée s'imposera, risquant d'anéantir la reprise encore vacillante de l'économie américaine et plomber la demande pétrolière des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut de la planète.
Le marché est "toujours concentré sur les commentaires des responsables américains", et "les incertitudes persistantes sur l'issue des négociations sur le budget ont assombri le moral des investisseurs", M. Boehner ayant dissipé les espoirs alimentés plus tôt jeudi par des propos encourageants du président démocrate Barack Obama, indiquait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Le cours du baril newyorkais tentait tout de même de se reprendre vendredi, soutenu par un regain de l'appétit des investisseurs pour les investissements jugés risqués, comme le pétrole mais aussi les Bourses et l'euro, notait Fawad Razaqzada, analyste chez GFT.
Le repli des prix à Londres était par ailleurs limité par les inquiétudes toujours vives sur la situation au Moyen-Orient, en raison notamment du dossier du nucléaire iranien, au centre d'une réunion jeudi et vendredi du conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
"L'AIEA a rappelé jeudi le manque que ses efforts pour déterminer si le programme nucléaire de l'Iran a ou non des visées militaires marquaient le pas", faute d'accès aux sites nucléaires controversés du pays, "et l'Iran devrait continuer de focaliser l'attention des opérateurs dans les mois qui viennent", soulignait M. Kryuchenkov.
L'AIEA et l'Iran doivent reprendre leurs entretiens le 13 décembre, après plusieurs rencontres depuis le début de l'année qui se sont toutes soldées par un échec.
L'Iran est frappé par de sévères sanctions internationales, dont un embargo pétrolier de la part de l'Union Européenne (UE) entré en vigueur en juillet, en raison de son programme nucléaire, soupçonné par les Occidentaux d'avoir des visées militaires. Ces sanctions ont entraîné un effondrement des exportations de brut du pays et alimenté les craintes d'une escalade des tensions dans la région.
rp
(AWP / 30.11.2012 18h31)