Rebond conforté, aidé par un regain d'optimisme du marché
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 110,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 94 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,29 dollar à 87,78 dollars.
Après trois séances dans le rouge, les prix du pétrole regagnaient du terrain et effaçaient les pertes enregistrées depuis le début de la semaine.
Ils profitaient de "la très bonne tenue des places boursières", après avoir "déjà commencé à se redresser mercredi après l'annonce d'une chute inattendue des stocks de brut américains", observait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Le Département américain de l'Energie (DoE) avait fait état mercredi de reculs inattendus la semaine dernière des stocks américains de brut, mais aussi des réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), un signal encourageant pour la demande énergétique du pays, premier consommateur de brut.
Mais l'optimisme des opérateurs s'expliquait surtout par un regain d'espoir sur les négociations politiques en cours à Washington entre Démocrates et Républicains pour éviter un "mur budgétaire", dans un marché "suspendu aux déclarations des parlementaires américains", indiquait David Hufton, analyste du courtier PVM.
En l'absence de compromis entre les partis sur le budget, une loi imposant hausses d'impôt et coupes budgétaires massives entrera automatiquement en vigueur début 2013, au risque de faire tomber en récession l'économie américaine et de plomber la demande pétrolière du pays.
"Des commentaires sur le peu de progrès des négociations avaient pesé sur les prix mardi et mercredi, et désormais, les cours ont inversé la tendance après des commentaires encourageants" de responsables américains, commentait M. Hufton.
Le chef de file républicain à la chambre des Représentants, John Boehner, s'est en effet dit optimiste sur les chances d'un compromis. De son côté, le président Barack Obama a indiqué qu'il "espérait" la conclusion d'un accord "avant Noël".
Ces commentaires ont rassuré quelque peu les investisseurs, renforçant leur intérêt pour les actifs jugés plus risqués comme les matières premières, mais aussi l'euro.
Or "l'affaiblissement du dollar (face à un euro revigoré) apportait un coup de pouce supplémentaire aux prix" du pétrole, dont l'achat, libellé en dollar, devenait ainsi plus attractif pour les investisseurs munis d'autres devises, ajoutait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Enfin, "une salve d'indicateurs américains meilleurs qu'attendu n'a pas été pour rien dans l'amélioration du moral" des opérateurs, et a contribué à faire grimper le WTI à son plus haut niveau depuis dix jours, à 88,69 dollars vers 14H40 GMT, observait M. Hewson.
La croissance des Etats-Unis lors du troisième trimestre a été révisée à la hausse jeudi, à 2,7% selon une deuxième estimation contre une estimation préalable de 2,0%, et les nouvelles inscriptions au chômage ont reculé fortement la semaine dernière pour la deuxième semaine de suite.
ds
(AWP / 29.11.2012 18h30)