L'escalade des tensions au Moyen-Orient fait bondir le brut à New-York
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole se sont nettement appréciés lundi à New York, les courtiers redoutant une perturbation de l'approvisionnement pétrolier en provenance du Moyen-Orient, au sixième jour de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier, dont c'était le premier jour de cotation comme contrat de référence, s'est apprécié de 2,36 dollars à 89,28 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a clôturé à 111,70 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 2,75 dollars par rapport à la clôture de vendredi.
Surveillant avec inquiétude l'escalade des tensions entre Israël et les groupes armés palestiniens, le marché du pétrole s'est nettement apprécié à New York, "porté par des craintes d'une perturbation de l'approvisionnement" dans la région, a relevé David Bouckhout, de TD Securities.
En effet, au sixième jour de l'offensive israélienne, les violences s'intensifiaient en dépit d'intenses tractations pour parvenir à une trêve.
Lundi, à la veille de la visite du chef de l'ONU à Jérusalem et d'une délégation arabe dans la bande de Gaza, des bombardements aériens israéliens ont fait 23 morts dans le territoire palestinien, portant à plus de 100 le nombre de tués.
"La crainte du marché est que ces tensions se propagent dans la région et que cela se traduise par une perturbation" de l'offre en brut, a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
En effet, "si les violences entre Israéliens et Palestiniens entraînent une escalade des tensions entre Israël et (son voisin) l'Egypte, cela pourrait entraîner d'autres pays de la Ligue arabe dans le conflit, ce qui inquiète les courtiers", a-t-il poursuivi.
En outre, "environ 2,2 millions de barils de brut et de produits pétroliers transitent chaque jour par le Canal de Suez", a noté James Williams, de WTRG Economics.
Par ailleurs, environ 20% du pétrole importé par les Etats-Unis vient du Golfe, selon le Département de l'Energie américain, soit un peu plus de 2 millions de barils par jour. L'Arabie Saoudite, l'Irak et le Koweït constituent les premiers fournisseurs du pays dans la région.
Et le fait qu'un diplomate irakien ait recommandé vendredi une possible rétention des approvisionnements de pétrole des pays arabes pour faire pression sur Israël et les pays qui le soutiennent, "vient illustrer ce risque", ont estimé les experts de Commerzbank.
Or, à l'approche du long week-end des fêtes de Thanksgiving aux Etats-Unis, qui doivent amputer la semaine de courtage d'une séance et demie (jeudi et vendredi après-midi) sur le parquet du Nymex, "les courtiers se positionnent" et se préparent à une nouvelle escalade en leur absence, a précisé James Williams.
D'autre part, "des espoirs d'avancée entre démocrates et républicains" aux Etats-Unis pour éviter une impasse budgétaire début janvier --qui pourrait faire basculer le pays dans une récession et entraîner une baisse de la demande en produits pétroliers-- "contribuent à soutenir" le marché, a ajouté Andy Lipow.
rp
(AWP / 20.11.2012 06h21)