Le brut grimpe fortement, montée des tensions au Moyen-Orient
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 111,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,82 dollars par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, gagnait 2,52 dollars à 89,44 dollars.
"La poursuite des affrontements entre Israéliens et Palestiniens, qui entretient les craintes de perturbations sur l'offre pétrolière de la région, continue d'être le principal facteur de soutien" expliquant la forte hausse des cours du baril, indiquait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT.
Au sixième jour de l'offensive israélienne contre les groupes armés palestiniens, les violences s'intensifiaient lundi en dépit de tractations pour parvenir à une trêve. Les bombardements aériens israéliens ont fait plus de 100 morts dans la bande de Gaza depuis le lancement de l'opération militaire.
"Il n'y a pas de menace immédiate sur les approvisionnements de brut (provenant du Moyen-Orient), mais la montée des tensions géopolitiques dans cette région très instable continue et accroît la fébrilité des marchés pétroliers", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les investisseurs "craignent de plus en plus de voir les pays arabes producteurs de brut être entraînés à leur tour dans le conflit israélo-palestinien". Le fait qu'un diplomate irakien ait recommandé vendredi une possible rétention des approvisionnements de pétrole des pays arabes pour faire pression sur Israël et les pays qui le soutiennent, "vient illustrer ce risque", observaient les experts de Commerzbank.
De plus, des propos du Premier ministre Benjamin Netanyahu, soulignant qu'Israël était prêt à "étendre significativement" ses opérations, en allusion à une offensive terrestre, "entretient la nervosité des investisseurs", notait M. Kryuchenkov.
Les opérateurs tournaient par ailleurs leur attention vers l'Iran, après un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) indiquant que le pays avait terminé l'équipement de son site nucléaire souterrain de Fordo et avait désormais la capacité d'augmenter nettement sa production d'uranium enrichi sur ce site.
L'Iran a vu ses exportations pétrolières s'effondrer ces derniers mois, en raison d'un durcissement des sanctions internationales, dont l'embargo pétrolier de l'Union européenne (UE) mis en place en juillet, contre le programme nucléaire de Téhéran soupçonné par les Occidentaux d'être à visée militaire.
Enfin, les prix du pétrole étaient aidés par "la bonne volonté affichée par les partis républicains et démocrates aux Etats-Unis pour éviter une impasse budgétaire", qui se traduirait en janvier par des coupes budgétaires massives susceptibles de miner une économie américaine encore convalescente, notait M. Razaqzada.
En revanche, "les perspectives sur le front de la demande mondiale de brut restent moroses" dans un environnement économique difficile et pourraient peser à nouveau sur les cours si les tensions géopolitiques s'apaisaient, précisait-il.
rp
(AWP / 19.11.2012 18h31)