Le brut se replie, en dépit de l'escalade des tensions au Proche-Orient
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 107,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 18 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre abandonnait 36 cents à 85,09 dollars.
Le cours du Brent avait grimpé de 1,37 dollar jeudi, soutenu par un regain d'inquiétude sur l'offre de brut "face à l'escalade des violences au Moyen-Orient", et "le marché reste suspendu à ce qui va se passer dans la région au cours des prochains jours", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
L'aviation israélienne a multiplié les raids sur la bande de Gaza depuis mercredi, et entamait vendredi le troisième jour de l'opération militaire israélienne "Pilier de défense" contre les groupes armés du Hamas. Ces raids ont jusque là fait 19 morts, selon des sources médicales palestiniennes.
Si ce regain de tensions géopolitiques était susceptible de gonfler la "prime de risque" des cours du baril, les opérateurs redoutant des perturbations dans l'offre de brut au Moyen-Orient, les prix du pétrole battaient néanmoins en retraite vendredi dans un marché prudent et inquiet pour la demande, observait M. Kryuchenkov.
De fait, une série de statistiques moroses publiées jeudi ont contribué à refroidir les investisseurs.
"La zone euro est officiellement retombée en récession", et "les indicateurs américains n'ont rien fait pour relever le moral des opérateurs, étant donné que l'impact de l'ouragan Sandy (qui a frappé fin octobre la côte est des Etats-Unis, ndlr) a entraîné une forte hausse des inscriptions hebdomadaires au chômage" et un net recul de l'activité manufacturière dans les régions de New York et de Philadelphie (nord-est), soulignaient les analystes du courtier PVM.
Par ailleurs, les investisseurs continuaient de redouter un blocage politique aux Etats-Unis entre le Président démocrate Barack Obama et la Chambre des représentants aux mains des Républicains, qui pourrait conduire début janvier à "un mur budgétaire", ensemble de hausse d'impôts et de coupes budgétaires automatiques et massives, de nature à peser sur la reprise économique du pays.
Barack Obama doit recevoir vendredi les dirigeants du Congrès pour lancer des négociations visant à éviter d'ici à la fin de l'année une crise budgétaire.
fah
(AWP / 16.11.2012 12h30)