Le brut hésite, tiraillé entre tensions géopolitiques et statistiques US
Vers 17H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 110,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,14 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 43 cents à 85,89 dollars.
"Le marché (américain) a pâti d'une série d'indicateurs décevants publiés aux Etats-Unis", avec de nets reculs de l'activité manufacturière dans les régions de New York et de Philadelphie (nord-est) en novembre, ainsi qu'une forte augmentation des inscriptions hebdomadaires au chômage, a souligné Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT.
Les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), qui a publié son rapport avec un jour de retard en raison d'une journée fériée lundi aux Etats-Unis, se sont avérés un peu meilleurs que prévu, sans toutefois parvenir à rasséréner les opérateurs.
Le DoE a ainsi fait état d'une nouvelle forte hausse, de 1,1 million de barils, des réserves de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 9 novembre, une augmentation en-deçà des attentes des analystes.
Les réserves d'essence ont, elles, affiché une baisse surprise de 400'000 barils, tandis que les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés à l'approche de l'hiver, ont reculé de 2,5 millions de barils, presque trois fois plus que ce qu'estimaient les analystes.
En Europe, si les investisseurs digéraient jeudi des statistiques mitigées sur la zone euro, qui est retombée en récession au troisième trimestre, le Brent, plus sensible que le WTI new-yorkais aux tensions au Moyen-Orient, est resté en nette hausse tout au long des échanges européens.
En effet, le prix du Brent est resté soutenu par le net accroissement des tensions géopolitiques dans la région renforcées par les raids aériens menés pas Israël sur la bande de Gaza depuis mercredi, soulignait Addison Armstrong, du courtier Tradition Energy.
Selon des source médicales palestiniennes, 15 Palestiniens sont morts et au moins 115 ont été blessés depuis le début de l'opération "Pilier de Défense" déclenchée mercredi par l'armée israélienne dans la bande de Gaza avec l'assassinat ciblé du chef des opérations militaires du Hamas, Ahmad Jaabari.
Alors que les frappes israéliennes se poursuivaient jeudi à un rythme soutenu, "cette action militaire est de nature à grossir la prime de risque des prix du baril", en entretenant "la crainte d'une escalade (des violences au Moyen-Orient) susceptible de perturber la production de pétrole" dans la région, observait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
rp
(AWP / 15.11.2012 18h45)