Hésitant, le marché guette le Moyen-Orient et attend les stocks US
Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 110,15 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 54 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 9 cents à 86,23 dollars.
"Après la robuste hausse des prix du brut de la veille, les échanges restent suspendus aux inquiétudes géopolitiques" liées à l'opération militaire entamée mercredi par Israël dans la bande de Gaza, soulignait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Selon des source médicales palestiniennes, treize Palestiniens sont morts et au moins 115 ont été blessés depuis le début de l'opération "Pilier de Défense" déclenchée mercredi par l'armée israélienne dans la bande de Gaza avec l'assassinat ciblé du chef des opérations militaires du Hamas, Ahmad Jaabari.
Alors que les frappes israéliennes se poursuivaient jeudi à un rythme soutenu, "cette action militaire est de nature à grossir la prime de risque des prix du baril", en entretenant "la crainte d'une escalade (des tensions au Moyen-Orient) susceptible de perturber la production de pétrole" dans la région, observait M. Pollard.
Cependant, "à court terme, si aucun autre évènement géopolitique ne vient aggraver la situation, les prix du pétrole devraient être influencés par les chiffres hebdomadaires des stocks pétroliers américains" attendus jeudi par les investisseurs, notaient les experts du cabinet JBC Energy.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le Département américain de l'Energie (DoE), qui publie son rapport hebdomadaire avec un jour de retard en raison d'une journée fériée lundi aux Etats-Unis, devrait faire état d'une nouvelle forte hausse, de 2 millions de barils, des stocks américains de brut sur la semaine achevée le 9 novembre.
Les stocks d'essence sont quant à eux attendus en hausse de 200.000 barils, et ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés à l'approche de l'hiver, en repli de 900.000 barils.
Les chiffres de la fédération professionnelle API, qui a publié mercredi soir ses propres estimations, ont déjà contribué à assombrir le moral des opérateurs, en évoquant une hausse de 1,3 million de barils des stocks de brut la semaine dernière, ainsi qu'une augmentation de 184.000 barils des stocks de distillés et un recul modeste de 100.000 barils des réserves d'essence.
Les investisseurs digéraient par ailleurs jeudi "des statistiques mitigées en Europe", notait M. Pollard, mentionnant le ralentissement de la croissance allemande au troisième trimestre, tandis que la zone euro est retombée en récession sur la même période, pour la deuxième fois en trois ans.
jq
(AWP / 15.11.2012 13h00)