Le brut en baisse à New York, craintes sur les Etats-Unis et la Grèce
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en léger recul lundi à New York dans un marché aux faibles volumes, les investisseurs restant prudents face aux craintes d'un blocage politique sur le débat budgétaire aux Etats-Unis et à la situation de la Grèce.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre a perdu 50 cents à 85,57 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a clôturé à 109,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 33 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Les prix restent sous pression car "les réserves de brut aux Etats-Unis sont suffisantes et le marché prévoit qu'elles augmentent encore", a remarqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Dans ce contexte, les cours du pétrole "restent à la merci de l'évolution ou de la non évolution de la situation" sur "le 'mur budgétaire' aux Etats-Unis et la crise de la dette dans la zone euro", a noté Matt Smith, de Summit Energy.
L'équilibre politique à Washington --Sénat et Présidence démocrates et Chambre des représentants aux mains des Républicains-- est resté le même après les élections et les investisseurs redoutent un blocage sur le budget, qui conduirait début janvier à une cure de rigueur forcée susceptible de miner l'économie américaine encore convalescente.
La Grèce reste aussi un sujet de préoccupations pour les courtiers, alors que les ministres des Finances des pays membres de la zone euro doivent étudier un rapport des principaux bailleurs de fonds d'Athènes qui vient de leur être remis, au lendemain de l'adoption par le Parlement grec d'un nouveau budget de rigueur.
L'annonce d'un recul de la croissance japonaise a également pesé sur les cours: le produit intérieur brut (PIB) nippon a régressé de 0,9% au troisième trimestre par rapport au précédent, notamment en raison de la détérioration de la conjoncture internationale qui amoindrit les exportations.
Les investisseurs attendent par ailleurs de voir comment ont été affectés les stocks de produits raffinés alors que le nord-est des Etats-Unis continue de se remettre du passage de l'ouragan Sandy.
"Le marché ne sait pas si les perturbations d'approvisionnement causées par la fermeture de raffineries ou de terminaux vont être compensées en partie ou totalement par la baisse de la demande", a souligné M. Lipow.
"Les chiffres solides en provenance de Chine" ont toutefois permis "au marché de se maintenir", a noté Bill Baruch, de iiTrader.
Selon les chiffres des douanes chinoises, le géant asiatique a importé en octobre quelque 5,6 millions de barils par jour, soit 18% de plus qu'en septembre et 14% de plus qu'en octobre 2011.
Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, particulièrement en Israël, ont aussi ralenti la chute des prix, a relevé M. Smith.
L'armée israélienne a annoncé lundi avoir touché une cible en Syrie, en riposte à la chute d'un obus de mortier syrien dans la partie du Golan occupée par Israël.
Et, au Yémen, le principal oléoduc servant à exporter le brut a été de nouveau saboté dans la nuit de dimanche à lundi dans la province de Marib (centre), provoquant une perturbation de la production.
De façon générale, les volumes échangés sont restés faibles car une partie des opérateurs américains commémoraient un jour semi-férié consacré aux Vétérans.
rp
(AWP / 13.11.2012 06h21)