Le brut recule, marché prudent malgré une demande chinoise solide
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 109,09 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 31 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 39 cents à 85,68 dollars.
Alors que les cours du baril avaient tenté de se reprendre vendredi, "l'élan du marché pétrolier s'est essoufflé, assombri par des échanges témoignant du différend sur les hausses d'impôts entre le Président" démocrate Barack Obama réélu la semaine dernière "et le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner", expliquait David Hufton, analyste du courtier PVM.
M. Obama a exigé vendredi que les Américains les plus aisés acquittent davantage d'impôts pour lutter contre le déficit, alors que M. Boehner a réitéré le même jour sa vive opposition à toute hausse d'impôts qui "ralentirait notre capacité à créer les emplois".
Les investisseurs redoutent un blocage politique aux Etats-Unis sur le budget, qui conduirait début janvier à des coupes budgétaires automatiques et massives, susceptibles de miner une économie américaine encore convalescente.
"Comme le Congrès est toujours divisé, peu importe qu'on reste confiant dans le fait qu'un accord sera in fine trouvé pour éviter ce +mur budgétaire+, même les plus optimistes (des opérateurs) doivent reconnaître que les discussions à venir seront longues et difficiles, et que rien ne peut être tenu pour acquis", soulignait M. Hufton.
Par ailleurs, "le regain d'inquiétude sur les perspectives de la demande de brut du Japon (troisième pays consommateur mondial, ndlr) après l'annonce de chiffres décevants sur la croissance nippone au troisième trimestre l'a emporté sur les bons chiffres" des importations pétrolières chinoises en octobre, ajoutait Addison Armstrong, analyste de Tradition Energy.
De juillet à septembre, le produit intérieur brut (PIB) du Japon a régressé de 0,9% par rapport à celui des trois mois précédents (-3,5% en rythme annualisé), selon des chiffres publiés lundi par le gouvernement nippon, qui a mis en avant un marché intérieur atone.
Dans ce contexte, les chiffres des douanes chinoises publiés samedi, faisant état d'importations de brut de quelque 5,6 millions de barils par jour, en hausse de 18% par rapport à septembre et de 14% par rapport à octobre 2011, n'ont pas suffi à rasséréner un marché dominé par la prudence.
D'autant que "l'Europe ajoute encore à la morosité ambiante", soulignait David Hufton.
Les investisseurs surveillaient ainsi particulièrement lundi la situation de la Grèce, qui devait faire l'objet lundi de discussions lors d'une réunion des ministres des Finances des pays membres de la zone euro, au lendemain de l'adoption par le Parlement grec d'un nouveau budget de rigueur.
Le marché restait par ailleurs attentif à la montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. L'armée israélienne a annoncé avoir touché une cible en Syrie lundi, en riposte à la chute pendant le week-end d'un obus de mortier syrien dans la partie du Golan occupée par Israël, le premier incident du genre depuis près de 40 ans.
rp
(AWP / 12.11.2012 18h31)