Hausse maintenue, mais le marché reste prudent au lendemain da la chute
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 107,09 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 27 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 74 cents à 85,18 dollars.
Alors que les cours avaient abandonné mercredi plus de 4 dollars à New York comme à Londres, "les opérateurs en ont profité" pour réaliser des achats à bon compte, "ce qui a entraîné un léger rebond des prix", accentué de surcroît par des indicateurs américains encourageants, observait Fawad Razaqzada, analyste de GFT Markets.
Ainsi, les Etats-Unis ont connu en septembre un recul surprise de leur déficit commercial tandis que les nouvelles inscriptions au chômage dans le pays ont contre toute attente reculé pendant la première semaine de novembre, de signaux encourageants pour l'économie du premier pays consommateur de brut.
Cependant, les prix tempéraient leurs gains en fin d'échanges européens dans un marché empreint de prudence.
"Maintenant que la fièvre des élections américaines est retombée, les opérateurs tournent leur regard vers le risque de +mur budgétaire+", expliquait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
L'élection de mardi a reconduit les équilibres politiques à Washington, la Chambre des représentants restant aux républicains tandis que le président démocrate Barack Obama était reconduit à la Maison Blanche, faisant craindre un nouveau blocage politique menant à des coupes budgétaires drastiques automatiques début 2013, qui pourraient miner une économie encore convalescente.
De plus, "les conditions économiques dans la zone euro restent relativement difficiles", comme l'a montré mercredi un abaissement des prévisions de croissance de la Commission européenne et des commentaires sombres du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, poursuivait Mme Sokou.
Une conférence de presse de M. Draghi jeudi a peiné à rasséréner les opérateurs, inquiets notamment de la situation de la Grèce: si le Parlement grec a adopté mercredi un nouveau train d'économies exigé par ses créanciers, un autre scrutin sur le budget était attendu ce week-end.
Sur le plan des fondamentaux du marché, "maintenant que l'élection américaine est passée, les investisseurs tendent à tourner de nouveau leur attention vers l'offre de brut, qui reste très abondante", comme l'ont démontré mercredi les chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie (DoE), notait de son côté Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Le DoE a fait état d'une nouvelle forte hausse, de 1,8 million de barils, des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 2 novembre, et a surtout dévoilé des hausses inattendues des stocks de produits raffinés, en dépit des perturbations de l'activité des raffineries de la côte Est provoquées par le passage fin octobre de l'ouragan Sandy.
Dans l'ensemble, "les cours devraient rester cantonnés dans une fourchette étroite (jusqu'au week-end), le marché cherchant à reprendre son souffle après la forte volatilité des derniers jours", estimait M. Kryuchenkov.
ds
(AWP / 08.11.2012 18h40)