Rebond aidé par un effet d'aubaine après la chute de la veille
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 107,65 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 83 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 68 cents à 85,12 dollars.
Les cours du baril tentaient de regagner du terrain, alors que les investisseurs tiraient profit du plongeon de la veille, au cours duquel les cours avaient abandonné 4,27 dollars à New York et 4,25 dollars à Londres.
Le marché avait notamment ployé mercredi sous les inquiétudes sur un blocage budgétaire aux Etats-Unis, après l'élection présidentielle intervenue mardi.
"Puisque la Chambre des représentants reste aux mains des Républicains, il sera encore plus difficile pour le Président réélu" démocrate Barack Obama, "de parvenir à un accord bipartisan pour éviter le +mur budgétaire+ au début de l'année prochaine", ensemble de coupes drastiques de nature à faire flancher une économie encore convalescente, soulignaient les experts de JBC Energy.
"Les marchés détestent l'incertitude (...) Avec la victoire du Président Obama, une incertitude a été levée, mais beaucoup d'autres subsistent aux Etats-Unis", en raison du "blocage politique" que le scrutin n'a pas permis de lever, abondait David Hufton, du courtier PVM, ajoutant que "les incertitudes dominent aussi en Europe".
Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, avait ajouté mercredi aux inquiétudes des opérateurs en estimant que la faiblesse de l'économie de la zone euro devrait encore durer, et pourrait affecter l'Allemagne, jusqu'alors relativement épargnée par les déboires économiques de ses partenaires européens.
L'abaissement des prévisions de la Commission européenne, qui table sur une croissance au point mort dans la zone euro en 2013, avait également assombri le moral des opérateurs. Dans ce contexte, la décision de politique monétaire de la BCE jeudi et la conférence de presse qui suivra seront particulièrement scrutées par les investisseurs.
Sur le plan des fondamentaux du marché (offre et demande), "maintenant que l'élection américaine est passée, les investisseurs tendent à tourner de nouveau leur attention vers l'offre de brut, qui reste très abondante", comme l'ont démontré mercredi les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), notait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Le DoE a fait état d'une nouvelle forte hausse, de 1,8 million de barils, des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 2 novembre, et a surtout dévoilé des hausses inattendues des stocks de produits raffinés, en dépit des perturbations de l'activité des raffineries de la côte Est provoquées par le passage fin octobre de l'ouragan Sandy.
Dans l'ensemble, "les cours devraient rester cantonnés dans une fourchette étroite pour le reste de la semaine, le marché cherchant à reprendre son souffle après la forte volatilité des derniers jours", estimait M. Kryuchenkov.
jq
(AWP / 08.11.2012 12h43)