Le brut chute, dans marché à nouveau miné par les craintes sur l'Europe
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 107,59 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en recul de 3,48 dollars par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 3,47 dollars à 85,24 dollars.
Le marché a rapidement effacé, dès le début des échanges européens, les modestes gains enregistrés après la courte victoire du président sortant démocrate Barack Obama sur son adversaire républicain Mitt Romney.
Si M. Obama devrait continuer de soutenir la politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed), propre à stimuler les achats de pétrole, le fait que la Chambre des Représentants reste aux mains des Républicains pourrait "compliquer la résolution de problèmes à venir comme la menace d'un +mur budgétaire+" -- ensemble de coupes drastiques automatiques qui pourrait faire dérailler la croissance américaine --, expliquaient les analystes de Commerzbank.
"Le moral des investisseurs a ensuite pris un coup avec les commentaires décevants (du président de la Banque centrale européenne) Mario Draghi et l'abaissement des prévisions" de la Commission européenne, qui table désormais sur une croissance au point mort dans la zone euro en 2013, ajoutait Fawad Razaqzada, du courtier GFT Markets.
M. Draghi a ainsi déploré une situation économique faible dans la zone euro, qui devrait encore durer, et prévenu que cette situation devrait rattraper l'Allemagne, qui avait pourtant jusqu'à présent bien résisté face aux déboires économiques de ses partenaires européens.
Après l'ouverture des marchés américains, les cours du baril n'ont fait qu'accélérer leurs pertes, à l'unisson des Bourses et plombés de surcroît par le net renforcement du dollar face à un euro sous pression, ce qui rendait moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les prix ont accentué encore davantage leurs pertes après la publication du rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves d'or noir du pays.
S'il a fait état d'une hausse de 1,8 million de barils des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 2 novembre, en ligne avec les attentes des analystes, il a également annoncé des hausses inattendues des stocks de produits raffinés.
Les réserves d'essence ont affiché une hausse de 2,9 millions de barils, alors que les experts attendaient une diminution de 1,3 million de barils, et les stocks de produits distillés, qui incluent le gazole et le fioul de chauffage, ont augmenté de 100.000 barils, alors que les analystes pariaient sur un recul de 1,6 million de barils.
"Le passage de l'ouragan Sandy (la semaine dernière) avait perturbé l'activité des raffineries sur la côté Est des Etats-Unis, et l'acheminement des livraisons de tankers dans la région", alimentant la crainte d'une baisse de l'offre et soutenant le marché, mais sur la semaine, "la baisse de la demande américaine (de produits raffinés) a finalement été plus importante que la baisse de production", a observé Torbjorn Kjus, analyste de DNB Bank.
fah
(AWP / 07.11.2012 18h31)