Le brut monte dans un marché suspendu à l'issue de l'élection américaine
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 109,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,65 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,08 dollar à 86,73 dollars.
Sans grand volume d'échanges, le marché "restait prudent avant l'élection présidentielle américaine en fin de journée, et le Congrès du Parti communiste chinois qui ouvrira jeudi la première transition au pouvoir en Chine en une décennie", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les Etats-Unis et la Chine sont les deux principaux consommateurs de brut de la planète.
Quelque 200 millions d'Américains ont commencé tôt mardi matin à choisir entre le président démocrate sortant Barack Obama et son rival républicain Mitt Romney, après une campagne acharnée dont le résultat s'annonce très serré, voire sur le fil du rasoir selon les sondages.
"Tous les yeux sont tournés vers le résultat du scrutin. Une fois que la poussière sera retombée et le nom du vainqueur connu, il faut s'attendre à voir la volatilité s'accroître sur les marchés", observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden, notant que les marchés attendront "des signes clairs sur les perspectives de l'économie américaine" avant de choisir une direction.
Le marché du brut pourrait cependant être revigoré par une victoire de M. Obama, qui affiche son soutien à la politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed) -- dont les injections de liquidités dans l'économie stimulent les achats de matières premières.
Si la prudence continuait de dominer les échanges, les prix du baril étaient néanmoins soutenus par "un regain de tensions à la frontière entre le Yémen et l'Arabie saoudite", principal exportateur de brut du monde, ravivant les inquiétudes géopolitiques au Moyen-Orient, notaient les experts de JBC Energy.
Deux gardes-frontières saoudiens ont ainsi été tués lundi dans une embuscade tendue par des hommes armés partisans d'Al-Qaïda qui tentaient de franchir la frontière sud en direction du Yémen, selon le ministère saoudien de l'Intérieur.
De plus, "le rebond des prix du brut a été alimenté par les craintes de tensions sur l'offre (de produits pétroliers) sur la côte Est des Etats-Unis", où le passage de l'ouragan Sandy la semaine dernière avait fortement perturbé l'activité des raffineries, "à un moment où les températures refroidissent" dans la région, observait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Dans ce contexte, les investisseurs seront attentifs mercredi aux chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE).
D'après les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 1,7 million de barils des stocks américains de brut sur la semaine achevée le 2 novembre.
Les stocks d'essence devraient quant à eux avoir diminué de 1,3 million de barils et les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés à l'approche de l'hiver, sont attendus en recul de 1,6 million de barils.
rp
(AWP / 06.11.2012 18h31)