Le brut hésite, le marché prudent avant l'élection américaine
La transition politique à venir en Chine et le renforcement du dollar pesaient également sur le marché.
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 105,82 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 14 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grignotait 17 cents à 85,03 dollars.
Les courtiers tentaient de se positionner de manière prudente avant le scrutin présidentiel de mardi aux Etats-Unis, alors que le président sortant démocrate, Barack Obama, et son opposant républicain, Mitt Romney, étaient au coude à coude dans les sondages.
"Les marchés n'ont aucune certitude sur qui va gagner, mais ils ne sont pas sûrs non plus de ce qui arrivera si l'un ou l'autre des candidats l'emporte", ce qui poussait les opérateurs à l'attentisme, notait David Hufton, analyste du courtier PVM.
"La société américaine apparaît profondément divisée, ce qui ne présage rien de bon pour la conclusion d'un accord" entre les deux grands partis pour éviter un choc fiscal et des coupes budgétaires automatiques massives début 2013 "ou pour les perspectives de croissance du pays", expliquait-il.
Toutefois, si "les marchés du pétrole préfèreraient sans doute une victoire de Barack Obama", en raison de son soutien à la politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed) dont les injections de liquidités dans l'économie stimulent les achats de matières premières, "la déception des opérateurs après une victoire de Mitt Romney pourrait n'être que momentanée", estimait-on chez Commerzbank.
En effet, les derniers indicateurs en provenance de la première économie mondiale ont fait état d'une embellie, de nature à rassurer les investisseurs, dont l'optimisme a été conforté vendredi par la nette accélération des embauches aux Etats-Unis en octobre.
Les investisseurs seront par ailleurs attentifs au 18e Congrès du Parti communiste chinois (PCC), qui s'ouvre jeudi, et durant lequel l'actuel président, Hu Jintao doit céder le poste de secrétaire général du Parti à Xi Jinping, 59 ans, alors que les spéculations sur de nouvelles mesures de relance économique par Pékin restent vives.
Dans cet environnement empreint de prudence, les prix étaient de surcroît sous la pression d'un renforcement du dollar, notamment face à l'euro, qui contribuait à rendre moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les acquéreurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, "la décision des autorités américaines de laisser des compagnies étrangères approvisionner la côte Est des Etats-Unis en produits pétroliers a pu peser sur les cours", en gonflant l'offre disponible dans cette région, observaient les analystes de JBC Energy.
Les prix du pétrole avaient été portés pendant une partie de la semaine dernière par le passage de l'ouragan Sandy aux Etats-Unis, qui a entraîné de fortes perturbations des approvisionnements pétroliers dans la région de New York.
rp
(AWP / 05.11.2012 18h31)