Le brut termine en baisse à New York à l'approche de l'ouragan Sandy
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont clôturé en baisse lundi à New York, perturbés par l'arrivée de l'ouragan Sandy sur la côte est des Etats-Unis, et ses possibles conséquences sur les raffineries, ainsi que par la persistance des inquiétudes sur la zone euro.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre a perdu 74 cents à 85,54 dollars, dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), selon des résultats provisoires.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à la même échéance a clôturé à 109,44 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 11 cents.
Les échanges physiques de brut américain ont été suspendus lundi par CME Group, propriétaire du Nymex, le siège et la salle de courtage du marché spécialisé dans les contrats sur le pétrole étant situés dans la zone d'évacuation établie par les autorités new-yorkaises par mesure de sécurité.
Les échanges électroniques ont été maintenus mais les volumes sont restés faibles, Sandy poussant de nombreux investisseurs américains à rester à l'écart des échanges alors que la Bourse de New York est restée fermée.
Le même dispositif sera conservé mardi pour les cotations du brut, a indiqué CME Group dans un communiqué diffusé après la clôture.
Dans ce contexte, les courtiers à l'oeuvre s'inquiétaient lundi des conséquences du passage de l'ouragan sur la côte est des Etats-Unis, où sont situés plusieurs raffineries.
"Les activités d'une dizaine d'entre elles pourraient être suspendues, au moins temporairement" et cela pourrait affecter au total "la production de quelque 1,2 million de baril de produits raffinés", selon Bart Melek, de TD Securities.
Aussi, les investisseurs craignent une baisse de la demande de brut de la part des raffineries, a ajouté l'analyste, notant que les cours des produits raffinés, notamment l'essence et le fioul de chauffage, étaient en hausse.
Les marchés énergétiques vont "faire la balance entre la perte de l'offre et la réduction de la demande" de ces produits, a souligné Phil Flynn, de Price Futures Group.
D'un côté, "la tempête va conduire à la fermeture de 6,5% des capacités de raffinage des Etats-Unis et les automobilistes vont remplir leur réservoir", a-t-il souligné.
Mais "la mise à l'arrêt de plusieurs grandes villes et les coupures de courant attendues pourraient affecter, comme jamais auparavant, la demande" de produits raffinés, a-t-il ajouté, rappelant que la côte est des Etats-Unis est de loin la région la plus consommatrice d'essence avec plus de 3 millions de barils par jour en moyenne.
La tendance à la baisse des prix du brut vient toutefois à l'encontre du mouvement habituel observé quand un ouragan menace les Etats-Unis. Mais "c'est parce qu'ils affectent généralement le golfe du Mexique, où sont situés non seulement des raffineries mais aussi des installations de production", a remarqué M. Melek.
Les cours du pétrole étaient aussi tirés vers le bas par "le pessimisme dû à la crise de la dette souveraine dans la zone euro", a noté Matt Smith, de Schneider Electric.
Ce sentiment a notamment participé au renchérissement du billet vert, qui rend moins attractifs les achats de brut libellés en dollar pour les investisseurs.
rp
(AWP / 30.10.2012 06h21)