Cherche une direction, le PIB américain peine à convaincre le marché
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 108,81 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 32 cents par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 24 cents à 85,81 dollars.
Les cours du baril se sont repliés en début de séance, minés par l'annonce d'un taux de chômage supérieur à 25% en septembre en Espagne, un niveau record qui avivait les inquiétudes sur la vigueur économique de la zone euro.
"Mais les prix ont ensuite nettement rebondi et effacé leurs pertes, après la publication du PIB (produit intérieur brut) américain", qui s'est révélé "supérieur aux attentes", soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
De juillet à septembre, le produit intérieur brut des Etats-Unis a progressé de 2,0% en rythme annualisé par rapport au deuxième trimestre, suscitant un bref regain d'optimisme qui a profité aux marchés des matières premières.
Mais cet effet euphorique a été de courte durée, cette croissance restant encore en-deçà du niveau nécessaire pour faire reculer durablement le taux de chômage dans le pays.
Les investisseurs sont également assombris par "les rumeurs d'abaissement de la note des Etats-Unis par l'agence de notation Fitch" ainsi que par "les résultats décevants d'Apple", qui entretiennent un environnement morose, selon Phil Flynn, de Price Futures Group.
De son côté, l'indice de confiance des consommateurs américains publié vendredi par l'Université du Michigan, en dépit d'un bond à son plus haut niveau en cinq ans en octobre, est resté inférieur aux prévisions.
Le marché reste hanté "par les inquiétudes (sur la demande mondiale de brut) alimentées par les incertitudes pour le reste du quatrième trimestre", et notamment "d'un choc budgétaire aux Etats-Unis qui, s'il n'est pas évité, pourrait entraîner un repli brutal de l'économie", prévenait M. Hewson.
Les prix du pétrole restent ainsi suspendus aux mouvements des marchés financiers "plutôt qu'aux risques sur l'offre, qui restent nombreux", relevait-on chez Commerzbank.
Ainsi, les retards pris dans le redémarrage de plateformes en mer du Nord, à l'issue d'une longue période de maintenance en septembre, continuaient de perturber l'offre de Brent, tandis que les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et l'arrêt des exportations de pétrole nigérian par le géant anglo-néerlandais Shell alimentaient toujours la nervosité des marchés.
A ces facteurs s'ajoute désormais l'ouragan Sandy, qui se dirigeait vendredi vers les Bahamas après avoir touché Cuba, la Jamaïque et Haïti, et qui pourrait atteindre plus tard la côte Est des Etats-Unis.
"L'ouragan Sandy a été ignoré jeudi alors que les premières prévisions suggéraient que sa trajectoire éviterait les Etats-Unis mais tous les modèles prédisent désormais qu'il devrait frapper la côte Est américaine d'ici à mardi", indiquait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
Selon lui, "les complexes de raffineries de la région de Philadelphie (nord-est) vont surveiller attentivement la trajectoire (de Sandy)", car en cas de fermeture préventive des raffineries ou de dégâts provoqués par l'ouragan, "cela se traduirait probablement par une moindre demande" de brut dans le pays.
ds
(AWP / 26.10.2012 19h01)