Le rebond se poursuit, aidé par des indicateurs encourageants
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 108,23 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 38 cents par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 10 cents à 85,83 dollars.
Les prix du baril se reprenaient avec prudence après s'être enfoncés mercredi jusqu'à 84,94 dollars à New York, au plus bas depuis le 12 juillet, et jusqu'à 106,80 dollars à Londres, un niveau plus vu depuis début août.
"On a pu voir jeudi un regain d'appétit pour les actifs jugés risqués, avec une hausse de concert des places boursières, des cours du brut et des autres marchés de matières premières", soulignait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT.
"Le moral des investisseurs a été soutenu par les chiffres étonnamment bons sur le PIB (Produit intérieur brut) britannique" qui a progressé au troisième trimestre après trois trimestres de contraction, mais surtout par "des indicateurs meilleurs que prévu aux Etats-Unis sur l'emploi et les commandes de bien durables", précisait M. Razaqzada.
Ainsi, les nouvelles inscriptions au chômage dans le pays ont reculé davantage qu'escompté par les analystes lors de la troisième semaine d'octobre, tandis que les commandes américaines de biens durables ont fortement rebondi en septembre, ravivant l'optimisme sur la reprise économique aux Etats-Unis, premier consommateur de brut de la planète.
La veille, l'annonce d'un nouveau bond, trois fois supérieur aux attentes, des réserves de pétrole brut aux Etats-Unis avait ébranlé le marché, alimentant les craintes sur la vigueur de la demande énergétique américaine.
Le marché restait par ailleurs soutenu par les risques de perturbations sur l'offre: outre les tensions géopolitiques persistantes au Moyen-Orient, les opérateurs surveillaient également le Nigeria, où Shell a averti mardi qu'il ne pourrait pas assurer ses obligations contractuelles concernant ses exportations en raison de vols et de dégâts sur des oléoducs dans le sud du pays.
Cependant, les cours limitaient nettement leurs gains en fin d'échanges européens, les investisseurs faisant montre de prudence face à un léger renforcement du dollar, qui rendait moins attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les acquéreurs munis d'autres devises, et avant la publication vendredi du PIB américain du troisième trimestre.
Alors que les inquiétudes sur la demande mondiale demeurent vives, les prix du brut "restent sous une forte pression", estimait ainsi Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.
Après l'annonce mercredi de chiffres manufacturiers encourageants en Chine, deuxième pays consommateurs de brut, les chiffres officiels sur les importations pétrolières chinoises publiés jeudi, qui ont révélé un recul de 1,8% en septembre des achats de brut du pays, étaient au contraire de nature à alimenter la nervosité des investisseurs.
"Les importations chinoises de diesel sont quant à elle à leur plus bas niveau depuis 1998, année où ces chiffres ont commencé à être publiés", précisait M. Jakob.
ds
(AWP / 25.10.2012 18h35)