Le brut regagne du terrain, mais le marché reste prudent
Vers 10H35 GMT (12H35 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 108,65 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 80 cents par rapport à la clôture de la veille.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 67 cents à 86,40 dollars.
Les prix du baril se reprenaient avec prudence après s'être enfoncés mercredi jusqu'à 84,94 dollars à New York, au plus bas depuis le 12 juillet, et jusqu'à 106,80 dollars à Londres, un niveau plus vu depuis début août. Les prix ont perdu jusqu'à 8 dollars sur les trois premiers jours de la semaine.
Le marché avait creusé ses pertes mercredi après la publication du Département américain de l'Energie (DoE) faisait état d'un nouveau bond, de 5,9 millions de barils, des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 19 octobre, une hausse plus de trois fois supérieure aux attentes.
"Cette hausse intervient sur fond de forte augmentation des importations de pétrole par les Etats-Unis et une baisse de régime des raffineries", ravivant les craintes sur la vigueur de la demande énergétique du pays, premier consommateur mondial de brut, soulignaient les analystes du cabinet JBC Energy.
Le marché du pétrole était aidé jeudi par une bonne tenue des places boursières, et un fléchissement du dollar face à l'euro qui rendait plus attractifs les achats de brut pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le marché restait par ailleurs soutenu par les risques de perturbations sur l'offre, en raison des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, où les violences en Syrie se poursuivent et menacent de s'étendre au Liban voisin. De plus au Nigeria, Shell a averti mardi qu'il ne pourrait pas assurer ses obligations contractuelles concernant ses exportations au Nigeria, en raison de vols et de dégâts sur des oléoducs dans le sud du pays.
Cependant, alors que les inquiétudes sur la demande mondiale restent vives, les investisseurs restaient sur leurs gardes, prudents avant les chiffres de la croissance américaine au troisième trimestre attendus vendredi et digérant des commentaires publiés mercredi par la banque centrale américaine (Fed).
Publiés jeudi, les chiffres officiels sur les importations pétrolières de la Chine (deuxième consommateur mondiale de brut), qui ont révélé un recul de 1,8% en septembre des achats de brut du pays, étaient de nature à renforcer la nervosité des investisseurs. "Les importations chinoises de diesel sont quant à elle à leur plus bas niveau depuis 1998, année où ces chiffres ont commencé à être publiés", précisait Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.
Selon ce dernier, les prix du brut "restent sous une forte pression" même si leur recul des derniers jours était susceptible d'attirer des investisseurs, intéressés par des achats à bon compte.
cha
(AWP / 25.10.2012 13h10)