Le brut fléchit après un nouveau bond des stocks américains de brut
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 107,57 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 68 cents par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 1,25 dollar à 85,42 dollars. Il s'est enfoncé jusqu'à 85,22 dollars vers 15H45 GMT, son plus bas niveau depuis le 12 juillet.
Alors que les cours du baril avaient pâti mercredi d'une salve de résultats d'entreprises décevants aux Etats-Unis, "une lueur d'espoir a été apportée mercredi par l'indicateur PMI de la banque HSBC", montrant une contraction moins forte qu'attendu de l'activité manufacturière en Chine en octobre, soulignait Tamas Varga, analyste chez PVM.
Cette statistique, de nature à rassurer quelque peu les opérateurs sur la demande énergétique du géant asiatique, a permis aux prix d'évoluer en hausse jusqu'au milieu des échanges européens, avant d'effacer rapidement leurs gains après l'ouverture du marché new-yorkais.
En dépit du soutien supplémentaire apporté par "la bonne tenue des Bourses", "le rebond des cours du baril s'est avéré très éphémère, et des statistiques économiques moroses ont pris le dessus sur le regain d'optimisme" prudent des opérateurs, soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC.
Plusieurs indicateurs très ternes ont été publiés mercredi, dont la plus forte contraction depuis juin 2009 de l'activité du secteur privé dans la zone euro en octobre.
Surtout, les prix du pétrole ont accéléré leur recul après la publication de chiffres décevants du Département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves d'or noir aux Etats-Unis, qui venaient confirmer les craintes sur la vigueur de la demande énergétique des Etats-Unis, premier consommateur de brut de la planète.
Le DoE a ainsi fait état d'un bond de 5,9 millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 19 octobre, une hausse plus de trois fois supérieure aux attentes des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires.
Ces stocks avaient déjà grimpé de 4,6 million de barils sur les deux semaines précédentes.
De leur côté, les réserves d'essence ont affiché une hausse de 1,4 million de barils, deux fois plus forte que prévu, et les stocks de produits distillés, qui incluent gazole et fioul de chauffage, ont reculé de 600.000 barils, conformément aux attentes.
Le marché restait par ailleurs prudent en attendant les conclusions d'une réunion de deux jours de la Réserve fédérale américaine (Fed), dont l'évaluation de l'économie américaine sera attentivement scruté.
"Les prix du pétrole ont été plombés (ces derniers jours) par une lassitude des investisseurs face à la morosité persistante de l'économie mondiale, et si ce sentiment ne se dissipe pas, il est difficile de voir comment les cours pourraient remonter, à moins d'être soutenus" par un renforcement des tensions géopolitiques, estimait M. Varga.
Le marché continue ainsi de surveiller les violences en Syrie et la situation au Liban, agité ces derniers jours par des affrontements entre des soldats et des hommes armés.
sm
(AWP / 24.10.2012 18h31)