Les prix creusent leurs pertes, minés par des résultats ternes aux USA
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 107,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,46 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait 2,36 dollars à 86,29 dollars. Il est descendu vers 14H30 GMT à 85,69 dollars, son plus bas niveau depuis mi-juillet.
"Les inquiétudes sur l'économie mondiale dominent l'esprit des investisseurs, les poussant à délaisser les actifs à risque comme le pétrole", soulignait Fawad Razaqzada, du courtier GFT, notant que "cette aversion pour le risque est exacerbée par une salve de résultats d'entreprises médiocres aux Etats-Unis".
Les opérateurs avaient déjà été refroidis lundi par les résultats trimestriels de l'américain Caterpillar, premier constructeur mondial d'engins de chantier, considéré comme un baromètre de l'activité industrielle aux Etats-Unis, qui a dit s'attendre à un ralentissement économique marqué au quatrième trimestre.
Mardi, ce sont les publications sans éclat du fabricant d'imprimantes Xerox ou les conglomérats United Technologies et 3M -- géants de l'économie américaine ayant révisé à la baisse leurs prévisions de résultats pour 2012 --, qui ont mis la pression sur les cours du baril.
En quête de sécurité, les investisseurs se tournaient par ailleurs vers le dollar, considéré comme une monnaie refuge, et le renchérissement du billet vert rendait encore moins attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les détenteurs d'autres devises.
Les investisseurs restaient en outre sur leurs gardes avant plusieurs indicateurs macroéconomiques aux Etats-Unis -- dont les chiffres de la croissance américaine au troisième trimestre vendredi --, et à quelques heures du début d'une réunion de deux jours de la banque centrale américaine, dont les commentaires sur l'économie des Etats-Unis seront scrutés.
En revanche, sur le front de l'offre, "les nouvelles sont dans l'ensemble de nature à faire grimper les prix du brut" en raison de perturbations de la production, tempérait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Ainsi, le redémarrage de plateformes en mer du Nord, après une période de maintenance en septembre, a de nouveau été retardé, et le géant anglo-néerlandais Shell a annoncé qu'il pourrait ne pas honorer ses contrats concernant ses exportations au Nigeria, en raison de vols et de dégâts sur des oléoducs dans le sud du pays, a rappelé M. Varga.
De plus, les investisseurs continuaient de surveiller le regain de tensions au Moyen-Orient, alors que persistent les violences en Syrie et que le Liban a été agité ce week-end par des affrontements entre soldats et hommes armés à Beyrouth après l'assassinat vendredi d'un haut responsable de la sécurité du pays.
"Il pourrait y avoir à tout moment une escalade des perturbations de l'offre" pétrolière de la région, et ce risque empêche les prix de tomber trop bas, estimait M. Razaqzada, tablant sur un rebond "dans les prochains jours".
jq
(AWP / 23.10.2012 18h31)