Le brut reste en petite baisse, les craintes sur la demande persistent
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 109,21 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 23 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 30 cents à 88,35 dollars.
Les cours du baril poursuivaient leur repli, après avoir abandonné lundi 1,32 dollar à New York et 70 cents à Londres, dans un marché assombri "par des informations économiques moroses, avec en particulier la chute en septembre des exportations du Japon", grand pays consommateur de brut, soulignaient les analystes du cabinet JBC Energy.
Les opérateurs ont par ailleurs été refroidis lundi par les résultats trimestriels de l'américain Caterpillar, premier constructeur mondial d'engins de chantier, considéré comme un baromètre de l'activité industrielle aux Etats-Unis.
"Son chiffre d'affaires a déçu, et le groupe a averti que l'économie mondiale ralentissait plus fortement qu'il ne s'y attendait" citant le ralentissement en Chine, des prévisions de mauvais augure pour la demande de matières premières et de pétrole, indiquait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Alors que les inquiétudes sur la vigueur de la consommation mondiale de brut avaient été avivées mi-octobre par l'abaissement des prévisions de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), les investisseurs restaient sur leurs gardes, dans l'attente de plusieurs indicateurs américains publiés cette semaine -- dont les chiffres de la croissance américaine au troisième trimestre vendredi.
Ils se montraient par ailleurs prudents à quelques heures du début d'une réunion de deux jours du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine, dont les commentaires sur l'économie des Etats-Unis seront scrutés.
En revanche, sur le front de l'offre, "les nouvelles sont dans l'ensemble de nature à faire grimper les prix du brut" en raison de perturbations de la production, ajoutait M. Varga, notant ainsi que le redémarrage de plateformes en mer du Nord, après une période de maintenance en septembre, avait de nouveau été retardé.
Par ailleurs, le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell a annoncé qu'il pourrait ne pas honorer ses obligations contractuelles concernant ses exportations au Nigeria, en raison de vols et de dégâts sur des oléoducs dans le sud du pays depuis le 19 octobre.
De plus, les investisseurs continuaient de surveiller le regain de tensions au Moyen-Orient.
"Les violences en Syrie s'étendent désormais aux pays voisins, et après les affrontements à la frontière entre Turquie et Syrie, on voit maintenant une escalade des tensions au Liban et en Jordanie", soulignait-on chez JBC Energy.
Le Liban a ainsi été agité ce week-end par des affrontements entre soldats et hommes armés à Beyrouth après l'assassinat vendredi d'un haut responsable de la sécurité du pays, et un soldat jordanien a été tué lundi dans un accrochage avec un groupe d'hommes armés qui tentaient de s'infiltrer en Syrie voisine.
sm
(AWP / 23.10.2012 12h48)