Léger repli du brut, dans un marché peu animé et inquiet pour la demande
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 109,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 34 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre, dont c'est le dernier jour de cotation, abandonnait 60 cents à 89,45 dollars.
Après avoir chuté vendredi de plus de 2 dollars à Londres comme à New York, les prix du baril peinaient à se ressaisir. Le marché a réussi à se maintenir en hausse jusqu'à l'ouverture de la place new-yorkaise, dopé par des inquiétudes géopolitiques toujours vives.
"Le regain de violences au Moyen-Orient alimente les inquiétudes sur de possibles perturbations de l'offre de pétrole dans la région et les violences qui persistent en Syrie et s'étendent désormais au Liban constituent un facteur de soutien aux prix" du brut, soulignait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Le Liban a été agité ce week-end par des affrontements armés entre soldats et hommes armés à Beyrouth après la mort vendredi d'un haut responsable de la sécurité du pays.
"Des ruptures d'approvisionnement (de brut en provenance du Moyen-Orient) affecteraient en premier l'Asie", qui est "le débouché principal" du pétrole de cette région", a averti lundi la directrice générale de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Maria van der Hoeven.
Une augmentation de la production en Irak et en Arabie Saoudite ne serait "pas suffisante" à compenser des perturbations importantes - qui pourraient dès lors faire bondir les cours, a-t-elle ajouté.
Cependant, les cours du baril ont rapidement effacé leurs gains dans l'après-midi, à mesure que l'emportaient les craintes sur la vigueur de la demande mondiale de brut, dans un environnement économique toujours morose.
"On a eu ce lundi des indicateurs économiques vraiment ternes au Japon (important consommateur de brut en Asie, ndlr), ce qui a pesé sur le moral des opérateurs, en particulier une forte chute des exportations nippones", observait M. Pollard.
"Une nouvelle détérioration du sentiment général du marché et une hausse de l'aversion au risque représentent les plus grands facteurs de baisse pour les prix du brut", ont abondé les experts de Commerzbank.
Les volumes d'échanges demeuraient limités et la prudence restait de mise parmi les investisseurs, à l'orée d'une semaine qui sera ponctuée par plusieurs indicateurs économiques aux Etats-Unis -- dont les chiffres de la croissance américaine au troisième trimestre vendredi -- et, surtout, une réunion de politique monétaire de la Fed mardi et mercredi.
Les conclusions de la Fed et les statistiques américaines seront décortiquées par les investisseurs en quête d'indications sur la vigueur de la reprise du pays, première économie mondiale et principal consommateur de brut de la planète.
Sur le front de la crise en zone euro, les courtiers faisaient preuve d'un certain optimisme après la victoire électorale du chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, lors d'un important scrutin régional dimanche.
La baisse du dollar face à un euro revigoré tend à rendre plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
rp
(AWP / 22.10.2012 18h39)