Le brut monte, dans un marché aidé par le dollar mais encore prudent
Vers 10H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 110,63 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 49 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre, dont c'est le dernier jour de cotation, progressait de 54 cents à 90,59 dollars.
Les cours du baril regagnaient un peu de terrain, profitant de quelques achats à bon compte après avoir chuté vendredi de plus de 2 dollars à Londres comme à New York.
"Au cours des quatre dernières séances les prix du pétrole ont perdu environ 5%", mais en raison des mesures d'assouplissement monétaire prises en septembre par les banques centrales américaine et européenne stimulant l'économie et encourageant les achats de matières premières, "il est peu probable de voir les cours poursuivre leur recul" durablement, estimaient les analystes de Commerzbank.
De plus, les prix étaient aidés lundi par un léger fléchissement du dollar face à l'euro, qui rendait plus attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le marché pétrolier était par ailleurs soutenu par les inquiétudes toujours vives sur l'offre d'or noir.
Si plusieurs plateformes de la mer du Nord, fermées en septembre pour une longue période de maintenance et dont le redémarrage avait été retardé à plusieurs reprises depuis début octobre, doivent reprendre leur production cette semaine, "il faut s'attendre encore à de nouveaux délais dans les livraisons de brut" de ces plateformes pendant plusieurs jours avant un retour complet à la normale, avertissaient les experts de Commerzbank.
Les investisseurs gardaient de plus leurs yeux tournés sur le Moyen-Orient, où les tensions géopolitiques croissantes font redouter des perturbations sur la production pétrolière de la région.
Alors que se poursuivent les violences en Syrie, le Liban a été agité ce week-end par des affrontements armés entre soldats et hommes armés à Beyrouth après la mort vendredi d'un haut responsable de la sécurité du pays.
"Des ruptures d'approvisionnement (de brut en provenance du Moyen-Orient) affecteraient en premier l'Asie", qui est "le débouché principal" du pétrole de cette région", a averti lundi la directrice générale de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Maria van der Hoeven.
Une augmentation de la production en Irak et en Arabie Saoudite ne serait "pas suffisante" à compenser des perturbations importantes - qui pourraient dès lors faire bondir les cours, a-t-elle ajouté.
La prudence restait cependant de mise sur les marchés, avant une semaine marquée par plusieurs indicateurs économiques aux Etats-Unis -- dont les chiffres de la croissance américaine au troisième trimestre vendredi --, et surtout une réunion de politique monétaire de la Fed mardi et mercredi.
Les conclusions de la Fed et les statistiques américaines seront décortiquées par les investisseurs, en quête d'indications sur la vigueur de la reprise du pays, première économie mondiale et principal consommateur de brut de la planète.
rp
(AWP / 22.10.2012 12h45)