Le brut finit quasi stable à New York, prudent en plein sommet européen
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont terminé la séance quasi stables jeudi à New York, dans un marché inquiet pour la demande en brut et prudent alors que les dirigeants de l'Union européenne (UE) se réunissaient à Bruxelles pour un sommet de deux jours.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre a lâché 2 cents à 92,10 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a fini quant à lui en baisse de 80 cents par rapport à la clôture de mercredi, à 112,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres.
Les cours du brut new-yorkais, qui avaient ouvert en baisse, sont ensuite partis dans le vert dans le sillage de Wall Street, a remarqué David Bouckhout, de TD Securities, avant de terminer la séance sur une note "indécise".
Les courtiers étaient notamment tournés vers un sommet européen de deux jours qui s'est ouvert jeudi et les poussait à la prudence, selon Phil Flynn, de Price Futures Group.
L'une des questions qui attiraient notamment l'attention des opérateurs était celle d'une demande d'aide financière de la part de l'Espagne à l'Europe, attendue avec impatience par les marchés financiers.
"Bien que les dirigeants s'attachent à abaisser les attentes de toute annonce majeure lors de cette réunion, la baisse de ses taux d'emprunt souverain sur le marché obligataire (jeudi) montre que les courtiers espèrent ne pas être déçus", a noté M. Flynn.
Cette frilosité se traduisait par un léger renchérissement du dollar sur le marché des changes, le billet vert étant considéré comme une devise moins risquée.
Or, la hausse de la monnaie américaine pénalisait les achats d'or noir libellés en dollars, les rendant moins attractifs pour les acheteurs munis d'autres devises.
En outre, des chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage moins bons que prévu aux Etats-Unis, de mauvais augure pour la reprise économique et la demande en brut, ont pesé sur le marché, a noté Timothy Evans, de Citi.
Enfin, la publication jeudi d'une batterie d'indicateurs chinois n'a pas eu "l'effet stimulant escompté par le marché", a noté Matt Smith de Schneider Electric.
"Des chiffres de ventes au détail et de production industrielle meilleurs qu'attendu, avec un Produit intérieur brut (PIB) en ligne avec les attentes (croissant de 7,4% en rythme annuel) n'ont pas semblé suffisants pour ressusciter le marché", a continué M. Smith.
Les prix du brut ont également été pénalisés par la nette hausse des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 12 octobre, dont a fait état mercredi le Département américain de l'Energie (DoE).
Ces réserves ont en effet progressé de 2,9 millions de barils, un chiffre bien supérieur aux prévisions et jugé de mauvais augure pour la demande pétrolière aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
En revanche, "les réserves de produits distillés ont encore reculé de 2,2 millions de barils", ont noté les experts de Commerzbank, ces réserves incluant le gazole et fioul de chauffage, ce qui a compensé quelque peu l'effet de la hausse des stocks.
rp
(AWP / 19.10.2012 06h21)