Le brut se replie dans un marché toujours inquiet pour la demande
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 112,40 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 82 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre perdait 23 cents à 91,89 dollars.
"Les prix du baril sont en baisse des deux côtés de l'Atlantique en dépit de statistiques économiques encourageantes publiées en Chine, les premières depuis un certain temps", observait Addison Armstrong, analyste du courtier Tradition Energy.
Ainsi, le ralentissement de la croissance s'est poursuivi au troisième trimestre en Chine mais à un rythme plus modéré, tandis que la production industrielle chinoise a progressé en septembre de 9,2% sur un an, une hausse plus forte qu'attendu, un signal de bon augure pour la vigueur économique du géant asiatique.
"Mais ces indicateurs rassurants rendent moins probables de nouvelles mesures de la Banque centrale chinoise" pour stimuler l'économie, expliquait M. Armstrong, notant par ailleurs que les investisseurs se montraient prudents "en attendant de voir les résultats du sommet européen de deux jours" débuté jeudi.
Ce sommet des 27 dirigeants de l'Union européenne (UE), où doivent être débattues les situations financières difficiles de la Grèce et de l'Espagne, s'est ouvert sur fond de bras de fer entre Paris et Berlin qui s'opposent sur l'avenir de l'union monétaire et sur le dossier de la supervision bancaire.
Les cours ont par ailleurs accéléré leur repli après l'annonce aux Etats-Unis d'un fort rebond des nouvelles inscriptions au chômage lors de la deuxième semaine d'octobre, effaçant totalement leur baisse massive et inattendue des premiers jours du mois, selon des chiffres du département du Commerce.
Cet indicateur morose venait renforcer les craintes persistantes sur la vigueur de la demande énergétique du pays, premier consommateur de brut de la planète, dans un marché encore sous le coup de la forte hausse des stocks pétroliers américains dévoilée la veille.
Le Département américain de l'Energie (DoE) avait ainsi fait état mercredi d'une hausse de 2,9 millions de barils de brut lors de la semaine achevée le 12 octobre, un chiffre bien supérieur aux prévisions, "ce qui a aussitôt fait trébucher les prix du baril", rappelait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Sur le front de l'offre, le Brent restait toutefois aidé par des tensions sur la production en mer du Nord, alimentées par de nouveaux retards, pour des raisons techniques, dans le redémarrage de plateformes de la région après une longue période de maintenance en septembre.
Les investisseurs continuaient également de surveilles les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, alors que se poursuivent les violences en Syrie et après le renforcement en début de semaine des sanctions de l'UE contre l'Iran, soupçonné de développer un programme nucléaire militaire.
cha
(AWP / 18.10.2012 18h30)